C’est pas juste !

 Voilà un cri entendu très souvent dès le plus jeune âge, tant il est vrai que ce sentiment de justice ou d’injustice est ressenti très tôt. Bien sûr, il émerge dans des situations de petits conflits enfantins, de jalousie, ou parce qu’on pense qu’on a indûment été puni, mais il n’en reste pas moins vrai que cette conscience restera en chacun de nous et continuera à se développer au mieux comme un idéal philosophique, au pire comme une continuelle frustration !

En plus d’être effectivement un principe philosophique, juridique et moral fondamental en vertu duquel les actions humaines doivent être sanctionnées ou récompensées en fonction de leur mérite au regard du droit, de la morale, de la vertu, la justice est aussi une norme institutionnelle émanant d’une société, fondamentale pour faire respecter les lois édictées par l’autorité en place (légitime ou pas). Laquelle société met en place des instances ayant pour mission de punir tous ceux qui ne respectent pas la loi, en leur infligeant une sanction destinée à leur faire prendre conscience de l’infraction, et parfois même obligeant à la réparation des torts.

Il existe encore quatre systèmes juridiques regroupant les règles en vigueur :

Le système de droit civil appliqué dans la plupart des pays francophones, avec un organisme d’application du droit.

La Common Law appliquée dans les pays anglo-saxons, fondée sur la jurisprudence.

Le droit coutumier ou droit verbal issu de la tradition (en Nouvelle-Calédonie par exemple).

Le droit religieux qui prédomine dans les pays musulmans appliquant le droit musulman, dont les principes de justice nous paraissent barbares.

La notion de justice varie en fonction des facteurs culturels, elle est donc tout sauf objective, et chaque culture s’est dotée d’outils de plus en plus complexes pour l’appliquer.

Sur le plan de la morale et de l’idéal, il appartient à chaque individu d’être constant avec ses principes et d’essayer de les respecter, évitant surtout la tentation de faire justice soi-même, ce qui alors amène la confrontation avec le système institutionnel.

Ce dernier n’est pas lui-même exempt de détournements de ses propres règles et les exemples ne manquent pas dans l’actualité prouvant que la justice est souvent à  « plusieurs vitesses » et le vieil adage de La Fontaine : « selon que vous serez puissant ou misérable, les jugements de cour vous rendront blanc ou noir », est hélas toujours vrai et pourrait s’afficher chez nous comme à Ferguson ! Et que dire de la façon dont ce système est bafoué par la CIA ?

Il est loin le temps où Saint-Louis rendait la justice sous son chêne, l’évolution des sociétés a rendu encore plus difficile et plus complexe l’application de ce principe fondamental de l’existence humaine : à chacun les mêmes droits de vie digne et respectée.

Face à toutes les injustices qui déferlent sur le monde,  pouvons-nous faire autre chose que de  nous indigner et de continuer aussi impuissants qu’un enfant à taper du pied en criant « c’est pas juste » ?

L’invitée du dimanche