La poubelle pour tous
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le samedi 13 décembre 2014 11:00
- Écrit par Claude Séné
Le magazine à scandale Closer, qui s’est illustré dernièrement avec des photos volées du président Hollande et de l’actrice Julie Gayet, a fait encore plus fort en révélant l’homosexualité du vice-président du Front national, Florian Philippot, contre son gré. C’est ce que l’on appelle en franglais faire de l’outing. Habituellement, ce genre de pratique est destiné à nuire à celui qui en est victime, tant on sait à quel point il est encore difficile de surmonter les préjugés qui existent dans la société à l’encontre des homosexuels.
Il serait pourtant excessif de penser que le « journal » a agi pour des motivations politiques, par conviction, même abjecte en l’occurrence. Le but avoué de ces torchons est de vendre du papier, sans se préoccuper des conséquences, autres que financières, bien sûr. Il ne faudrait pas être condamné à des dommages et intérêts plus élevés que la vente du numéro contenant le scoop. On n’attendait donc pas de scrupules de la part de la directrice de Closer, mais son argumentation a de quoi nous estomaquer. Figurez-vous que Laurence Pieau (moi aussi, je balance) a révélé cette liaison supposée de Florian Philippot avec un journaliste, dont le visage a été flouté pour le moment et l’identité tenue secrète, pour ne pas faire de discrimination avec les couples hétéros ! Voilà la véritable égalité ! Pas de jaloux, les gays aussi ont le droit à la presse de caniveau, il n’y a pas de raison.
Closer aura quand même réussi le tour de force d’amener la quasi-unanimité de la presse et de la classe politique à défendre le vice-président d’un parti pas particulièrement gay friendly, qui ne s’est pas signalé par la défense des droits des minorités et qui doit être combattu pour ses idées nocives et dangereuses. Merci, Closer ! Pire encore, alors que je défends la liberté de la presse, ce canard boiteux et quelques autres me feraient regretter qu’elle soit parfois si mal employée. À défaut de pouvoir interdire ce genre de publication, je serais d’accord avec une pétition qui commence à circuler pour demander la suppression des subventions d’état à Closer, dont les finances n’ont manifestement nul besoin. Plus de 500 000 euros quand même, qui seraient mieux utilisés ailleurs. Tapons au portefeuille, puisqu’il n’y a que ça qui les intéresse.