
Petite cause, grands effets
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le samedi 5 avril 2025 11:16
- Écrit par Claude Séné

C’est parce que la poignée d’une cabine de WC d’un collège corrézien était cassée du côté intérieur qu’un élève de 6e âgé de 11 ans s’est retrouvé enfermé pendant toute une nuit sans que l’établissement se rende compte de sa disparition et de son absence à l’internat. Il restera coincé pendant 11 heures dans ces toilettes désertées sans possibilité de se faire entendre, jusqu’au lendemain matin où un surveillant le découvrira vers 7 heures. Entre-temps, personne ne s’étonnera de son absence à l’internat du collège, les surveillants pensaient qu’il était rentré chez lui avec sa mère après une réunion entre parents et professeurs, à laquelle elle n’avait pas participé.
De toute évidence, il y a eu négligence et défaut de surveillance de l’établissement, qui aurait dû constater l’absence au repas du soir et au moment du coucher, et s’assurer auprès de la mère de l’élève qu’il était bien avec elle. Toutefois, l’enfant en a été quitte pour une grosse anxiété, pour autant qu’on puisse le savoir, mais la faute de l’établissement n’en demeure pas moins inadmissible et aurait pu déboucher sur une situation beaucoup plus dramatique. C’est ce qui a conduit la mère à déposer plainte contre le collège, cependant que le rectorat décidait de diligenter une enquête interne sur cette affaire et suspendait deux surveillants de l’établissement, à titre conservatoire. Un rebondissement imprévu s’est produit hier, quand la Conseillère principale d’éducation, la CPE, qui semble prendre cette affaire très à cœur, a menacé de se défenestrer du 2e étage, ce qui a nécessité une intervention des pompiers et de leur grande échelle pour la raisonner et lui faire renoncer à son funeste projet. Ceci expliquant peut-être cela, la CPE serait également la mère d’un des deux surveillants suspendus.
Sans forcer le trait, et dans l’attente d’éléments nouveaux, on voit que l’enseignement public prend cette histoire très au sérieux, alors que le préjudice est sans commune mesure avec les affaires de Betharram et d’autres établissements privés qui ont mis à jour des pratiques criminelles de violences et sévices corporels, voire sexuels, que la hiérarchie catholique se contente de déplorer, quand les victimes réclament justice et reconnaissance de leur calvaire. Il ne faudrait pas cependant que les services académiques accablent les exécutants qui semblent avoir été négligents et s’exonèrent de leur responsabilité dans la chaîne qui a abouti à cette situation très anormale. Comment sont recrutés les « pions » ? Quelle formation reçoivent-ils ? Cette CPE était-elle déjà fragile ? Une première action a été réalisée : la poignée de porte défectueuse a été réparée. Souhaitons la même diligence pour éviter tout autre dysfonctionnement à venir.