La voiture du peuple

L’agence de publicité DDB à Paris va devoir retrousser ses neurones pour trouver une idée de campagne susceptible de gommer l’impression désastreuse laissée par la révélation de la triche de la firme allemande sur les normes de pollution de 11 millions de ses véhicules diésel dans le monde. C’est un défi pour l’agence, dont les trouvailles comme l’hésitation du client entre la Golfinelle et le Tourolf de couleur blouge, ont beaucoup fait pour la renommée de la marque en France. Des efforts réduits à néant par le scandale découvert aux États-Unis et qui ont eu comme effet immédiat de faire plonger Volkswagen en bourse.

J’l’ai pas vu, j’l’ai pas lu, mais j’ai entendu causer

Je ne suis pas un adepte des dîners en ville, ce qui tombe bien puisque les maitres et maitresses de cérémonie ne songeraient pas un instant à m’inviter, sauf pour un éventuel dîner de cons, dans lequel le plus bête ne serait peut-être pas celui qu’on croit. Je ne suis pas non plus de près les discussions de café du commerce popularisées par les amuseurs en chef du samedi soir, mais la polémique liée aux propos de Michel Onfray, ci-devant philosophe de gôche, est parvenue à mes oreilles, surtout grâce, ou à cause du soutien qu’ils ont suscité de la part de Marine Le Pen.

Chiche !

Pour paraphraser Pierre Desproges, Emmanuel Macron ne dit pas que des conneries, il en écrit aussi, mais il n’est pas encore passé à la réalisation de films, contrairement à Marguerite Duras. Pourtant sa dernière sortie concernant les fonctionnaires, outre qu’elle montre une véritable convergence avec François Fillon, dont c’est la cible préférée quand il a fini de dire du mal de Nicolas Sarkozy, ouvre des perspectives jusqu’ici insoupçonnées. Que dit le ministre de l’Économie du statut des fonctionnaires ? Qu’il n’est « plus adapté au monde tel qu’il va » et « surtout plus justifiable ». Quant à l’ancien premier ministre, il dénonce avec constance les privilèges exorbitants dont bénéficie, selon lui, la fonction publique, qu’il n’a cessé d’attaquer.

Dame d’acier ou dame de cœur ?

Je ne sais pas trop ce matin sous quel angle attaquer mon propos. Ce qui est sûr c’est que depuis une semaine j’ai envie d’adresser un grand merci à Mme Merkel, pour l’acte de pure humanité dont elle a été capable en ouvrant grand les portes de l’Allemagne aux réfugiés. Avant cette position généreuse, j’avoue que j’avais plutôt tendance à la ranger dans la catégorie des femmes politiques qui ne se distinguaient justement pas vraiment de leurs congénères masculins. Je l’avais classée comme une petite sœur de la dame de fer, la trop célèbre Mme Thatcher dont la politique économique « libéraliste » avait réussi bien sûr à faire baisser le chômage, mais à affaiblir les syndicats et accroitre les inégalités sociales. De ce côté-là Angela  a fait aussi fort en instaurant un mécanisme de chômage partiel cofinancé par l’État fédéral, elle a évité une grande vague de licenciements, préservé l’emploi en permettant une économie florissante au pays, qui a été payée très cher par les classes les plus défavorisées, les inégalités se sont creusées avec Merkel, tout en laissant inchangé un noyau dur du chômage longue durée.