Une année sans fin

Vous le savez, je ne suis pas un fan des commémorations. D’autant que la France s’en est fait une spécialité, en célébrant les jours anniversaires de tout et souvent n’importe quoi. Je ferai toutefois une exception en ce qui concerne le 7 janvier, aujourd’hui donc, tant l’assassinat sauvage des dessinateurs de Charlie hebdo me parait avoir marqué la fin d’une époque, un peu à la façon dont les attentats des Twin Towers le 11 septembre 2001 ont retenti aux États-Unis et dans le monde entier. De même que les Américains ont pris conscience que leur territoire n’était plus un sanctuaire, les Français ont réalisé que leur culture était menacée, que la guerre s’était déplacée des confins jusqu’à chez nous et que personne ne pouvait être en totale sécurité.

Après lui le déluge

On se demande parfois si les technocrates chargés de trouver un nom à une disposition législative ou réglementaire se sont donné la peine de réfléchir quelques minutes avant d’arrêter leur proposition, et l’on s’interroge encore plus sur l’inconscience qui pousse les politiques, censément plus au fait des questions de communication, à les accepter. L’écueil est parfois évité en donnant tout simplement à la loi le nom de son promoteur. Nous en avons connu des dizaines, car la France est apparemment championne du monde en production législative, bien qu’elle soit parmi les cancres en ce qui concerne les décrets d’application.

Un mort chasse l’autre

Désolé d’être aussi morbide en ce début d’année, mais ce n’est pas moi qui décide de l’actualité. À peine avions-nous eu le temps de digérer le décès de Michel Delpech que nous apprenions celui de Michel Galabru. Je n’ai pas pour habitude de commenter systématiquement ce genre d’évènement, un peu par respect pour les proches des personnes disparues, un peu par la difficulté d’établir une hiérarchie entre tous ces défunts. Après tout, des personnes meurent tous les jours, et c’est toujours un évènement important pour ceux qui les connaissaient de près.

 

Cohérences

Les Français, c’est-à-dire vous et moi, en auraient assez de voir toujours les mêmes têtes politiques se présenter à leurs suffrages. Ils seraient environ les trois quarts à ne pas souhaiter la réédition du match Sarkozy Hollande de 2012, et presque autant à ne pas vouloir non plus de Marine Le Pen. Jusque-là, je ne suis pas choqué, ni mécontent de cette tendance au renouvellement, somme toute légitime, sans céder à la démagogie du Front national, qui présente quelques nouvelles têtes, mais nous sert toujours la même tambouille qui me lève le cœur avant d’imaginer seulement la goûter.