L’homme présidentiel

J’ai certainement bien des défauts, mais je ne crois pas que l’on puisse m’accuser d’être un soutien inconditionnel de François Hollande, pas plus que bien des éditorialistes de la presse quotidienne, toutes tendances confondues. Je suis frappé de la quasi-unanimité des réactions sur l’attitude du chef de l’état dans cette période troublée, dans l’opinion et pour ceux qui la représentent. La phrase qui revient le plus souvent et qui résume le mieux les impressions, c’est qu’il a fait le job. Comme si la fonction était dissociée de celui qui l’exerce.

Coalition

La tournée diplomatique de François Hollande, qui s’est achevée par la visite chez le président Wladimir Poutine à Moscou, avait pour objectif de tenter de rassembler une grande coalition contre l’état islamique, dans l’espoir de régler militairement le fléau du terrorisme international. La définition même d’une coalition c’est son caractère circonstanciel, à la différence d’une alliance, plus durable par essence. La coalition que la France appelle de ses vœux vise à s’unir pour lutter contre un ennemi commun, Daesh, mais devrait rassembler des forces contradictoires et des pays qui n’ont pas nécessairement les mêmes intérêts.

Ah ! les braves gens

Qui a dit que la convivialité n’était plus qu’un lointain souvenir et que la gentillesse se perdait au point que les terroristes avaient précisément choisi la date de la journée qui devait lui être consacrée pour perpétrer leurs odieux attentats ? Il reste encore des personnes désintéressées si l’on en juge par les déclarations stupéfiantes de ce brave Jawad Bendaoud, que vous avez pu suivre à la télévision, répondant sans détour aux questions d’un journaliste, presque fier d’annoncer que les personnes à qui les forces de police donnaient l’assaut étaient hébergées chez lui, mais qu’il ignorait qu’elles étaient des terroristes.

Pas d’amalgame

Avant de commencer cette chronique, je me suis abondamment réapprovisionné en guillemets, y compris ceux que les incultes appellent des parenthèses en faisant le geste des deux doigts de chaque main de part et d’autre de ce qui leur tient lieu de cervelle. Veuillez donc considérer par avance que je ne mets pas l’ensemble des citoyens de confession musulmane dans un quelconque sac unique d’où seraient sortis les terroristes qui ont frappé la France, le Mali, la Belgique, la Russie et j’en passe. Et cela d’autant plus que l’islam est loin d’être une religion unifiée. J’ai déjà du mal à m’y retrouver entre les deux grands courants les plus connus, le sunnisme et le chiisme.