Ordre nouveau

À peine nommé, le nouveau ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a cherché à marquer son territoire en se posant en ardent défenseur de l’ordre, au singulier, comme s’il ne pouvait y en avoir qu’un seul, le sien, naturellement. En répétant à trois reprises que son objectif était de « rétablir l’ordre » en présence de son prédécesseur, il a semblé insinuer que Gérald Darmanin avait laissé la France dans un état de désordre préjudiciable et qu’il allait devoir, tel Hercule, nettoyer les écuries d’Augias. Pour les citoyens attachés aux libertés républicaines, qui sont menacées tous les jours depuis belle lurette du fait des instructions données par les ministres successifs, ce n’est pas une bonne nouvelle et cela nous promet une aggravation de la répression policière, déjà intense.

C’était pas la peine

Alors voilà ! je tourne le dos 5 minutes, enfin une semaine en unité de temps d’Emmanuel Macron, qui fait ce qu’il veut, quand il veut, jouant avec les nerfs des Français, et crac ! la montagne accouche de sa souris avec une liste de noms de ministres inconnus pour la plupart, mais ça, c’est devenu la règle, et qui penche furieusement du côté où ce gouvernement va tomber tôt ou tard, la droite, voire l’extrême droite. Comme tout le monde l’a observé, si l’on ne prend pas exactement les mêmes pour recommencer, on se retrouve cependant avec des personnalités équivalentes, interchangeables, dont le destin est de finir dans l’oubli, miséricordieux pour certains.

Va, je ne te hais point

Cette réplique de Chimène à Rodrigue, extraite de la pièce de théâtre le Cid de Pierre Corneille (acte III scène 4) est connue pour être un exemple d’une figure de style, la litote. Ce procédé consiste à dire peu pour faire entendre beaucoup. En réalité, Chimène est amoureuse de Rodrigue, mais les usages de la société de l’époque l’empêchent de lui dire directement la vérité, en déclarant sa flamme. De nos jours, un langage de ce type, fleuri de rhétorique, apparait comme l’apanage d’une classe sociale, généralement d’un certain âge, et doté de revenus plutôt confortables.

Violence scolaire

Si vous avez eu l’occasion de visionner la séquence, vous avez probablement été choqués par l’attitude de cette maîtresse de Petite section d’une école parisienne. En effet, on y voit l’enseignante porter un coup dans le dos à une fillette de trois ans avec suffisamment de force pour la faire tomber de sa chaise, alors que celle-ci hurle sans discontinuer depuis un temps indéterminé. La vidéo a été tournée par une mère d’élève, et diffusée par l’avocate des parents de la fillette, qui ont porté plainte. Au-delà de l’émotion légitime que cette vidéo, largement médiatisée, a suscitée dans le milieu scolaire, il me parait nécessaire d’essayer de comprendre ce qui s’est produit, et comment on a pu en arriver là.