Le passe-passe du siècle

Le manipulateur en chef a encore frappé. Mis en porte-à-faux par son mépris appuyé de la convention citoyenne sur le climat, accusée de choisir la facilité en demandant le respect de la parole donnée, Emmanuel Macron s’est livré à son exercice favori, un jeu de bonneteau destiné à détourner l’attention tout en baladant le badaud. Il s’était engagé à transmettre « sans filtre » les 150 propositions de la convention, à l’exception de trois dispositions, et il a annoncé fièrement qu’il tiendrait parole sur l’une d’entre elles, en proposant un référendum sur la modification de la constitution.

OK boomer !

Ce qui fait sursauter Jean Viard, éminent sociologue devant l’éternel, qui intervient chaque dimanche sur France Info, c’est que des acteurs culturels aussi peu importants à ses yeux que Charles Berling s’émeuvent de la situation catastrophique de la culture pendant la pandémie, et du traitement totalement illisible de cette crise sanitaire, économique, et aussi morale par un gouvernement qui semble « diriger » un bateau ivre et se révéler incapable de tenir un cap. Moi, ce qui me fait sursauter, c’est que l’allégeance politique d’un intellectuel réputé l’aveugle au point de ne plus voir la réalité en face.

Vivent les crises ?

Crise : définition du Petit Robert, manifestation brutale d’une maladie ou aggravation brusque de l’état chronique, on parle d’une crise d’appendicite, d’une crise d’asthme… le concept à l’origine est donc d’ordre médical, mais il a largement été récupéré dans le domaine psychologique, affectif, social, politique, et économique.

Pour rappel, on parle de la crise d’adolescence, de la crise de la quarantaine, d’une crise familiale, d’une crise de conscience, d’une crise de logement… chaque fois cela représente un moment très difficile dans l’évolution de quelqu’un, ou d’un groupe.

Désaccord mutuel

Le Premier ministre britannique, Boris Johnson, s’est déclaré très pessimiste sur la possibilité de parvenir à un accord avec l’Union européenne pour régir les relations de la Grande-Bretagne avec l’Europe dont elle ne fait plus partie depuis quatre ans et demi. À l’épreuve des faits, on peut se demander s’il a vraiment escompté un compromis de dernière minute, obtenu à l’arraché grâce à la désunion des partenaires européens, ou si toute sa stratégie n’a pas consisté à préparer son opinion publique à faire porter le poids de l’échec sur la communauté européenne.