En toute humilité

C’est ce que clame notre président candidat.

Si l’humilité est le sentiment de sa propre insuffisance, de la conscience de ses limites, repoussant tout sentiment d’orgueil, contraire à l’arrogance, à la vantardise et à la vanité, cette qualité difficile à feindre, par essence discrète, peut-elle lui être imputée ?

Garçon, la même chose !

Qui a dit qu’Emmanuel Macron ne voulait pas débattre avec les autres candidats à l’élection présidentielle ? C’est faux, et il l’a prouvé cette semaine. Il veut bien dialoguer, mais tout seul. Si c’était possible, il préfèrerait faire les questions et les réponses. À défaut, il ne dédaigne pas d’être prévenu des sujets sur lesquels il sera interrogé. En choisissant la forme de la conférence de presse, il savait ne pas courir grand risque. Les journalistes, même les plus critiques, n’ont pas pour habitude de s’opposer frontalement aux personnes qu’ils interviewent. De plus, le président sortant, jouant à fond la carte de l’autorité, les aura noyés dans un discours-fleuve de 4 heures d’argumentation.

Le théâtre des opérations

Jamais, peut-être, la métaphore n’aura autant justifié cette image, qui permet de jeter un voile pudique sur la dure réalité de la guerre, de ne pas l’appeler par son nom, ni d’évoquer le cadre des combats, celui du champ de bataille. Car c’est un véritable théâtre, pouvant encore accueillir des représentations en temps de paix, qui a été pris pour cible à Marioupol par l’artillerie et les tirs de missiles russes. Un édifice reconverti par les habitants en abri antiaérien pour sa partie enterrée, et en hébergement de fortune pour des familles chassées de leur domicile par les obus ennemis.

La résilience à toutes les sauces

S’il n’est pas l’inventeur du mot, que l’on pourrait croire être un néologisme forgé de toutes pièces pour les besoins de la cause, Boris Cyrulnik, célèbre neuropsychiatre qui fait autorité sur la question, est celui qui a popularisé le concept de résilience. Je m’attendais donc, en l’entendant interviewer ce matin sur France Inter, à ce qu’il se montre critique sur l’utilisation de ce terme pour désigner un vulgaire train de mesures économiques, assez proche de l’esprit du « quoi qu’il en coûte » affublé d’un titre ronflant : « plan de résilience économique et sociale ».