Rappel historique

Mai 2024 : le président de la République populaire de Chine est reçu en grande pompe par le président français pour une visite d’état. Emmanuel Macron a promis d’évoquer la question des droits de l’homme, probablement en privé, et sans fâcher son puissant interlocuteur. En effet, il compte officiellement sur l’entregent de Xi Jinping pour faire pression sur la Russie et l’amener à cesser son agression de l’Ukraine. Officiellement, la Chine ne fournit pas d’armes à la Russie, mais l’amitié entre les deux pays est « indéfectible » et le soutien logistique sous forme de matières premières ou de composants électroniques a probablement contribué à la capacité de la Russie à organiser son industrie de guerre.

Mai juin 1989 : un mouvement de contestation du pouvoir central se concrétise par l’occupation de la place Tian’anmen à Pékin. Les manifestations menacent de s’étendre à l’ensemble du pays, du moins les grandes villes, la répression sera terrible. Elle est illustrée par la vidéo restée célèbre de cet étudiant arrêtant à lui seul une colonne de blindés, qui fera le tour de la terre. La simple évocation de cet épisode est formellement interdite encore de nos jours.

D’octobre 1950 à nos jours : annexion du Tibet, devenu indépendant depuis 1912, et considéré comme province chinoise après une guerre de 1950 à 1951, qui forcera le gouvernement autonome du Tibet à l’exil. Le chef spirituel des Tibétains, le Dalaï-lama, a annoncé sa retraite politique et vit actuellement en Inde. Le peuple tibétain est toujours opprimé.

1997 : Hong Kong, ancienne colonie britannique, est rétrocédée à la Chine, après 99 années de bail. Le choc des cultures est important. Le gouvernement chinois tente de « convertir » la population au mode de vie de la République populaire de Chine. Une loi sur l’extradition possible en RPC provoque des manifestations, dont les participants utilisaient des parapluies pour éviter d’être reconnus.

1945 : après la défaite des Japonais et leur capitulation, c’est le pouvoir de l’armée nationaliste de Tchang Kaï-chek qui se réfugie sur l’île de Taïwan, tandis que Mao Zedong « règne » sur la Chine continentale. Depuis, le territoire insulaire est revendiqué par les deux adversaires, et la menace d’une reconquête militaire par la République populaire de Chine, qui n’a jamais cessé, devient de plus en plus crédible.

1950 : après la guerre, le Xinjiang, où se trouvait une importante communauté ouïghoure, devient officiellement partie intégrante de la République populaire chinoise. Ses aspirations à l’autonomie sont toujours présentes au travers de soulèvements réguliers. La violence de la répression a été continue depuis les années 2000 de la part d’un gouvernement central menacé dans ses fondements mêmes.

Si Emmanuel Macron veut aborder tous ces sujets, il lui faudra beaucoup de temps, et il n’aura même pas effleuré le sujet de la guerre économique qui concerne directement la France.