Météo

Il n’y a plus de saisons, ma pauvre dame. La faute peut-être à ce fameux nuage de Tchernobyl, qui, il y a 30 ans, était censé s’arrêter à notre frontière comme un simple migrant refoulé en toute bonne conscience. Si bien que l’on ne s’étonne même plus de devoir subir des températures hivernales alors que le printemps a officiellement fait son apparition depuis un bon mois. Pourquoi est-ce que je vous parle du temps ? Parce que François Hollande a toujours été un adepte de la théorie des cycles économiques. Depuis sa prise de fonctions en 2012, il attend et il espère un redoux qui doit venir tôt ou tard.

Et il vaudrait mieux que ce soit tôt, désormais, étant donné que le quinquennat ne fait que 5 ans, bizarrement, et qu’il a grillé tous ses jokers en annonçant régulièrement une reprise dont les effets ne se font guère sentir. Pourtant, Hollande en est persuadé, lui le passager de la pluie doit inévitablement voir revenir le soleil et le beau temps, les années de vaches grasses remplacer celle des bovidés squelettiques, et la croissance pourvoir au financement de la politique sociale. Dans ce scénario de lendemains qui chantent, la courbe du chômage décrit une élégante parabole, la popularité du président remonte, il peut se présenter aux suffrages des Français, et, qui sait, avoir sa chance contre une extrême droite encore rejetée par une majorité, à la manière d’un Chirac revenu du diable Vauvert en 2002.

Dans ce contexte, l’incorrigible optimiste qu’est le président Hollande a vécu une de ses meilleures journées depuis longtemps en apprenant coup sur coup la conclusion d’un nouveau « contrat du siècle » avec l’Australie pour la fourniture de sous-marins, et la baisse « historique » du chômage pour le mois de mars. Cette embellie signifie-t-elle l’arrivée effective du printemps ? il est trop tôt pour le dire. D’autant plus que les Français semblent blasés. De même qu’ils ne s’étonnaient plus de l’augmentation du nombre de chômeurs, ils n’ont pas sauté de joie devant l’amélioration qui semble se dessiner. Pour eux, la conjoncture économique est comme la météo : un objet que l’on peut, au mieux, prévoir, mais que l’on ne peut guère provoquer. En cela, François Hollande est un président tout ce qu’il y a de normal. Les mesures prises pour dégonfler les statistiques du chômage n’ont pas d’autre ambition que d’accompagner un phénomène « naturel » de reprise de l’activité, qui tarde à se faire jour. Les Français, réalistes, ont adopté le dicton populaire : « en avril, ne te découvre pas d’un fil ». Peut-on leur donner tort ?

Commentaires  

#1 jacotte 86 28-04-2016 10:49
et en Mai prochain?
y aura-til quelqu'un qui nous plait?
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