Le début de la fin ?
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le jeudi 10 mars 2016 10:14
- Écrit par Claude Séné
La mobilisation contre la réforme du Code du travail a pris plus d’ampleur que même ses promoteurs n’en attendaient. Entre 200 000 et 500 000 manifestants sur la France entière, c’est certes moins que le million et quelques de signatures de la pétition sur Internet, mais c’est loin d’être négligeable. La grande inconnue concernait les jeunes, dont on pouvait se demander s’ils considéraient les enjeux de cette loi comme importants pour eux, une génération soupçonnée d’indifférence pour la chose politique. La réponse est claire. 10 ans après le CPE, la jeunesse ne veut toujours pas d’un monde où la précarité serait la loi.
Et c’est plutôt encourageant. Pourtant les arguments d’autorité ont été largement utilisés. Comme d’habitude, le gouvernement invoque l’idée qu’il n’y aurait aucune politique alternative. On nous a déjà vendu les multiples réformes des retraites soi-disant pour sauver le régime par répartition tout en le minant de l’intérieur. Il faudra bientôt remettre la main au porte-monnaie pour renflouer la protection sociale ou les indemnités chômage. À chaque fois, c’est ça, ou le chaos. Et quand le peuple rejette la proposition, comme la constitution européenne en 2005, on nous l’impose en catimini. Le sommet de la casuistique est atteint quand le premier ministre nous explique qu’il n’y aurait rien de pire que de ne rien faire. Rien de pire, vraiment ? Malheureusement, si ! Il y a la régression. Le retour à des pratiques que l’on croyait disparues. La résurgence des maitres de forges qui octroyaient salaire, logement, éducation, à leurs sujets, moyennant une obéissance sans faille et un dévouement sans compter. Ou faut-il remonter plus loin encore, rétablir les corporations et pourquoi pas l’esclavage ?
Pour essayer de convaincre le bon peuple du bien-fondé de ses propositions, le gouvernement fait appel à des « experts » tous plus libéraux les uns que les autres, qui nous expliquent doctement que la précarité a sauvé les économies allemandes, espagnoles, italiennes, que sais-je encore. Bizarrement, la perspective de devoir galérer toute leur vie en enchainant les petits boulots n’enthousiasme pas les jeunes. On a beau leur dire que le monde est cruel et qu’il faut bien qu’ils s’en contentent, ils ont l’outrecuidance de vouloir un avenir meilleur, dussent-ils le changer, le monde en question. Il arrive parfois que l’on soit très sérieux quand on a 17 ans, n’en déplaise à Arthur Rimbaud. Cette jeunesse n’est pas insouciante et elle pourrait sonner le glas du régime en refusant de se laisser sacrifier sur l’autel du profit.
Commentaires
hier ,et ce matin j'y retrouve beaucoup de têtes connues à Poitiers beaucoup de jeunes ;difficile de prédire la suite. bises Poucette