Le diable Vauvert

Les politiques ne meurent jamais. À moins qu’ils ne cassent pour de bon leur pipe, la possibilité d’un retour n’est jamais à exclure. Qui aurait pu croire que Jean-François Copé se relèverait jamais de sa descente aux enfers après la tempête Bygmalion où il semblait perdu corps et biens pour la politique ? Personnellement, je n’aurais pas misé un kopek sur le maire de Meaux, très loin derrière celui qui fut surnommé l’aigle de cette ville, Jacques-Bénigne Bossuet, qui aurait pu lui écrire une oraison après sa disparition des écrans radars. Et j’aurais eu tort.

Si l’on compare la vie politique avec un parcours d’obstacles, les premiers ne sont jamais certains de finir la course en tête. Alors qu’ils ont caracolé devant tous leurs concurrents, ils butent sur la rivière, tel un certain Dominique en 2011. Ce n’était pourtant pas le mauvais cheval, mais trop fantasque pour pouvoir gagner. À l’époque, alors que l’étalon se faisait éliminer, c’est le hongre qui prenait l’avantage. Le regretté Léon Zitrone aurait pu commenter sa remontée fantastique en mentionnant comme à son habitude que c’était François H, à madame Trierweiler, casaque rose, toque bleu-blanc-rouge, revenu du diable Vauvert, qui coiffait sur le poteau Nicolas S, parti sur les extérieurs en oubliant de garder la corde.

Alors pourquoi pas Copé ? Il a promené sa mine d’enfant de chœur contrit sur tous les plateaux de télévision en jurant qu’on ne l’y reprendrait plus à se mettre en avant, qu’il avait appris de ses erreurs et qu’il voulait juste aider. Il sort un livre, lui aussi, intitulé « le sursaut français », 10 ans après avoir publié : « promis, j’arrête la langue de bois ». Il ne sera jamais qu’un cheval de retour de plus dans l’écurie présidentielle d’une droite pléthorique, soutenue par des maquignons qui espèrent gagner gros en misant sur le bon cheval. Les jeux sont pourtant loin d’être faits et l’on peut parier que les coups de cravache vont pleuvoir autant sinon plus sur les naseaux des concurrents que sur leurs propres montures. Les coups tordus et les poussettes dans les balustrades seront de la partie. Malheur à celui qui trébuchera au cours du steeple-chase, et gare à la fracture, sociale ou pas. Chacun sait que ce milieu est impitoyable, et, après tout, on achève bien les chevaux.

Commentaires  

#1 Lalou 24-01-2016 11:05
Je ne connaissais pas cette expression...Quant à ton Séné, tu sais ce que j'en pense....!!!
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