Passe-moi ta rhubarbe
- Détails
- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le dimanche 24 janvier 2016 10:38
- Écrit par L'invitée du dimanche
Je te passerai mon séné… des milliers d’enseignants ont lu cette phrase dans leur bulletin syndical qui leur proposait de se trouver un permutant pour changer de poste !
Cela signifiait que l’on était à la recherche d’un échange que l’administration officielle ne pouvait nous fournir, ces deux plantes étant toutes deux purgatives, il y était sous-entendu une démarche équitable.
Si cette phrase m’est revenue en mémoire, ce n’est pas pour le lapsus célèbre de Sarkozy confondant la salade et la rhubarbe, mais plutôt à cause de l’application de l’accord entre les États-Unis et l’Iran sur le programme nucléaire. Vous allez voir le rapport. Autour de cet accord historique où l’Iran s’engage à n’avoir qu’une production d’énergie nucléaire civile, il y a eu un échange de « prisonniers politiques » si l’on peut dire, en tout cas suspectés des deux côtés d’espionnage.
L’Iran a libéré quatre prisonniers binationaux, pasteur, journaliste, marine entre autres, contre 7 détenus américano-iraniens, et l’abandon par les États-Unis de la recherche de 14 ressortissants iraniens par Interpol. Je me suis alors demandé si c’était un échange équilibré, et comment appeler alors ces tractations ressemblant à des négociations à la recherche d’un accord plus qu’à un simple échange de bons procédés?
Est-ce que cela serait du troc ? Si l’on s’en tient à la définition de ce dernier, le troc est une opération économique par laquelle on cède la propriété d’un bien pour recevoir un autre bien de valeur équivalente. C’est d’ailleurs devenu une institution qui a vu fleurir les magasins de troc où l’on peut se débarrasser de ce qui nous encombre pour récupérer ce qui encombrait les autres. Dans l’affaire qui m’intéresse cela ne paraît pas être le cas, car pour moi un homme est égal à un homme, et non pas quatre égale sept.
Ça ressemblerait plus à du marchandage qui consiste entre plusieurs parties à obtenir quelque chose au meilleur prix, donc inférieur au prix demandé, après discussion. Dans ces cas-là, les États-Unis sont de bien piètres négociateurs !
Tout bien réfléchi, cela s’appelle peut-être de la diplomatie, dont le rôle est de régler un problème sans violence, en acceptant, au vu des apparences de cet accord, éventuellement d’avaler des couleuvres. Et puis rien ne prouve que le partenaire soit sincère, dans ce cas-là on appelle ça un marché de dupes, et l’on retrouve bien l’idée du marchandage, idée qui n’était pas sous-entendue dans mon proverbe du départ. Mais allez donc savoir si la duperie n’est pas réciproque, l’importance de ces accords politico-économiques étant énorme pour les deux parties, on en reviendrait donc alors à un échange équitable de rhubarbe et de séné ! CQFD…
PS En attendant, je signale à tous que je garde mon Séné et que rien ne sera assez valeureux à mes yeux pour l’échanger un jour.
L’invitée du dimanche
Commentaires