Dans nos assiettes
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le dimanche 11 février 2024 10:13
- Écrit par L'invitée du dimanche
La cuisine française, réputée pour être la troisième meilleure du monde, après la Chine et l’Italie, concerne la majorité des citoyens.
Considérée autant comme un héritage que comme un savoir-faire légué dans une cuisine devant les fourneaux, elle permet en créant ensemble, de faire plus qu’apprendre, permettant d’absorber une histoire familiale, une culture !
On garde précieusement les carnets de recettes de sa grand-mère, on en recherche le parfum, le goût, « le lapin aux oignons » devient une madeleine de Proust !
Les médias, à partir des années 1950, avec Raymond Oliver, se sont saisis du sujet pour bâtir un système permettant de diffuser auprès d’un large public l’art et la manière de cuisiner.
Citons « la vérité au fond de la marmite », « la cuisine des mousquetaires » avec les célèbres Maïté et Micheline promouvant une cuisine régionale.
En 2000, on voit apparaître la vedettarisation des chefs avec Cyril Lignac dans l’émission « oui chef », puis suivront « Master chef », « le meilleur pâtissier » … D’année en année, toutes les émissions consacrées à ce sujet, vont combiner jeu et programmes, fictions, loisirs, la cuisine devient un outil pour capter l’audience, auxquels participent les plus grands noms de la restauration française.
Ces mêmes grands noms qui font la promotion de la grande cuisine, dite gastronomie qui se définit comme l’art de bien manger, portée au patrimoine immatériel de l’UNESCO en 2010, et qui s’exporte dans le monde entier.
Les plus grands chefs étoilés ouvrent à New York ou à Tokyo leurs propres restaurants tels que Robuchon, Ducasse, Gagnaire, Marx, on compte plus de 5000 restaurants français au Japon ! Et Bocuse est le chef étoilé le plus reconnu au monde, on l’appelle le Pape de la gastronomie.
Entre les deux, il y a la réalité de nos assiettes. On cuisine de moins en moins, malgré ou à cause de l’apparition d’ustensiles ménagers facilitant le travail de la cuisinière, depuis la célèbre cocotte-minute suivie des premiers robots, jusqu’au génial Thermomix et autres machines à pain. Toute cette évolution sociologique et technologique, économique avec l’apparition des plats cuisinés et du surgelé, ont eu un impact sur nos habitudes alimentaires, donc sur notre culture, on se fait même livrer à domicile le prêt-à-manger commandé en ligne !
Il serait vendu 22 kg de plats cuisinés par seconde, 700 millions par an, générant 3 milliards d’euros, soit 4 % du budget de l’alimentation. Un Français consomme en moyenne 119 g de plats cuisinés par jour ! Ce type d’aliments « transformés » apporte des risques de cancer, de maladies cardio-vasculaires et génère 500 millions d’obèses adultes dans le monde !
Selon leur gamme, les pizzas, quiches, tartes, tourtes à base de pâte sont consommées par les budgets modestes, les jeunes et les familles nombreuses, les ménages aisés et les personnes plus âgées s’approprient davantage les produits frais et de haute qualité.
Plus de deux siècles après, Brillat-Savarin et sa célèbre phrase « dis-moi ce que tu manges, je te dirai ce que tu es », il est temps de se préoccuper autant du contenu de notre assiette, que du chemin pour y arriver… les produits à proximité, frais, préparés avec le maximum de naturalité, issus d’une agriculture responsable…
Prête à déguster un poulet rôti fermier plat préféré des Français, je vous souhaite bon appétit !
L’invitée du dimanche