S’il aurait su…
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le jeudi 18 janvier 2024 11:12
- Écrit par Claude Séné
Il aurait pas venu. Qui donc ? Pas le Petit Gibus de l’inoubliable « guerre des boutons » de Louis Pergaud, mais le nouveau ministre des Affaires étrangères et européennes, Stéphane Séjourné, inconnu jusqu’ici du grand public, bien qu’il soit devenu député européen et même président du groupe libéral proche des macronistes au parlement de Strasbourg. Un apparatchik donc, issu de la jeune garde qui phosphorait pour le compte de Dominique Strauss-Kahn du temps où il était un présidentiable crédible, avant d’exploser en plein vol dans la chambre numéro 2806 du Sofitel de New York. Le voilà donc propulsé sur le devant de la scène à un poste important, depuis la constitution du gouvernement dirigé par Gabriel Attal.
C’est alors que des internautes irrévérencieux et moqueurs se sont aperçus que le nouveau ministre était fâché avec la syntaxe, ce qui l’amenait à des formulations hasardeuses, comme, par exemple, en parlant publiquement des « principes fondamentals du droit international » ou de « voir pour nous ce qu’ont besoin les Ukrainiens », ou encore « c’est pas moi qui décidera ». Bon, que celui qui n’a jamais écorché la langue française lui balance le premier pavé dans la figure, mais ça fait quand même désordre quand le principal interlocuteur des pays avec lesquels nous entretenons des relations diplomatiques se révèle aussi approximatif dans sa maîtrise du français, quand certains de ses homologues étrangers s’expriment à la perfection dans la langue de Molière. D’une manière générale, Stéphane Séjourné est réputé pour être « mal à l’aise à l’oral », pour preuve, sa piètre prestation en 2019 quand il écorchait péniblement les noms de ses colistiers se présentant aux élections européennes.
Là où ça se corse, c’est quand de bonnes âmes volent au secours du ministre en justifiant ses erreurs par un « handicap » lié à l’enfance, sous forme de dyslexie, une de ces nombreuses affections regroupées sous la forme de « troubles dys ». Ce serait donc une grande victoire pour l’égalité des chances qu’un ancien enfant « dys » ait pu accéder à une fonction si importante de l’état. Personnellement, je suis sans doute vieux jeu, mais je pense qu’il est préférable, quand on représente son pays, d’être capable de s’exprimer correctement, alors que ce ne sont pas les talents qui doivent manquer, et qui restent dans l’ombre. Il sera difficile de faire pleurer dans les chaumières sur l’enfance malheureuse du jeune Stéphane dont les parents ont fait l’essentiel de leur carrière à l’étranger et semblent avoir correctement gagné leur vie. Pour le coup, ce serait presque le contre-exemple du fameux mépris de classe invoqué par certains politiques pour justifier leur arrivisme. Je ne doute pas qu’il puisse donner satisfaction à ses patrons dans des postes de conseiller qu’il a occupé précédemment, mais il n’est peut-être pas taillé pour le job qui lui a été confié.