Le travail c’est la santé
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le samedi 13 janvier 2024 11:00
- Écrit par Claude Séné
Dans le gouvernement de VRP multicartes concocté par Emmanuel Macron, ces deux ministères sont visiblement considérés comme subalternes, chacun semblant ménager beaucoup de temps libre aux yeux du chef de l’état qui en a confié les clés à celle qui a failli être Première ministre à la place d’Élisabeth Borne avant d’être écartée pour ses positions réactionnaires vis-à-vis du mariage pour tous et l’IVG. Elle devra faire avancer un projet de loi sur la fin de vie, toujours repoussé aux calendes, traiter la question de l’aide médicale d’état qui est dans le collimateur de ses amis de droite, porter le projet de constitutionnaliser le droit à l’avortement, restaurer la confiance en l’hôpital public sinistré et remettre sur pied le système de santé gravement mis à mal.
Et, accessoirement, elle devrait assurer le fameux plein emploi dont on ne sait même pas s’il a existé ailleurs que dans les goulags de l’époque soviétique. Mais la tâche de Catherine Vautrin passerait presque pour une sinécure à côté de celle qui attend Amélie Oudéa-Castéra, AOC pour les intimes, qui devait s’ennuyer ferme à ne s’occuper que de la Jeunesse et des Sports, et accessoirement de l’organisation des Jeux olympiques et paralympiques, qui passera désormais son temps libre au chevet d’une Éducation nationale à qui elle ne fait même pas confiance pour instruire ses propres enfants. Voilà qui en dit long sur les priorités de l’état et le peu de considération pour les enseignants, une fois retombées les belles paroles habituelles, qui, comme chacun le sait, ne se mangent pas en salade.
Mais le choix du prince le plus étonnant, celui qui était destiné à créer un choc en démontrant la capacité du pouvoir macroniste à attirer des personnalités issues de son opposition, c’est évidemment le débauchage de Rachida Dati, ancienne ministre de la Justice, proche de Nicolas Sarkozy. Le marché est transparent et n’a pas été démenti par l’intéressée. Le plat de lentilles, c’est naturellement la Mairie de Paris que Rachida Dati convoite depuis longtemps, qu’elle n’a pas réussi à conquérir sous les couleurs des Républicains, et pour laquelle elle est prête à renier tous ses engagements en rejoignant ceux qu’elle qualifiait de « traitres » de gauche et de droite il y a peu. Rien ne prouve cependant que les électeurs la suivront dans ses changements de casaque et les municipales n’auront lieu qu’en 2026. En attendant, il lui faudra gérer le ministère de la Culture, où son franc-parler pourrait être apprécié diversement, y compris par ceux qui l’ont nommée. On attendra avec intérêt ses positions sur l’affaire Depardieu qui a coûté son poste à la ministre précédente, pour cause de désaccord avec le chef. Elle devra aussi répondre aux accusations de corruption passive entre autres, pour lesquelles elle est mise en examen dans l’affaire Carlos Ghosn. À suivre.