Changez tout, changez tout…

« Je veux aller où l’air est plus doux et dit, votre monde ne tient pas debout, changez tout, changez tout… » chanson de Michel Jonasz 1975 !

Le changement dans la vie est inévitable, on grandit, on vieillit, c’est une constante. Cela consiste à modifier quelque chose, à passer d’un état à un autre, de même nature, de même fonction, c’est souvent un renouvellement, le remplacement d’une réalité par une autre au sein d’un même espace.

Cela peut nous apprendre à nous adapter, à anticiper, et aussi à retourner une situation difficile à notre avantage. Mais changer peut être aussi risqué, créer du stress, générer la peur, on n’a pas toujours une emprise sur le changement.

La multiplication des crises que traverse l’humanité dans ce 21e siècle, crise sanitaire avec le covid, crise économique, crise énergétique avec le réchauffement climatique, a conduit à un cheminement, à une prise de conscience, qui ont décidé rien qu’en France des milliers de personnes à opérer dans leur vie un ou des changements essentiels.

Des citadins ont eu des envies d’ailleurs, trouvant une meilleure hygiène de vie dans des villes moyennes. Ce petit exode souvent accompagné d’un changement professionnel, le confinement, la peur distillée par l’épidémie, suscitent des reconversions vers des métiers qui ont du sens au-delà la course aux biens matériels. Beaucoup se sont orientés vers les métiers sociaux pour recréer du lien ou ont opéré un retour à la terre. Il n’y a pas eu que des réussites, mais l’important c’était d’agir et de prendre son destin en main.

Le changement climatique, quant à lui, a fait prendre conscience de l’urgence de changer de mode de vie, et de comportements. Changement des modes de transports, changement de l’alimentation, réduction des produits d’origine animale à cause de l’impact de production de bétail… Tous ces changements individuels, qui demandent beaucoup d’efforts, sont indispensables, mais ne suffiront pas à sauver la planète sans la détermination des gouvernants à opérer une transition vers une société à faible émission de carbone. Cette transition se fera avec le changement des infrastructures, le développement des sources énergétiques renouvelables, la mise en place de puits de carbone… autant de moyens proposés à mettre en œuvre dans le dernier rapport du GIEC* de mars 2022 (le 8e depuis 1988 à lancer des alertes, insistant sur la responsabilité sans équivoque et sans retour de l’homme).

Un rapport de plus, qui, n’ayant rien de contractuel, restera lettre morte pour les 195 gouvernements concernés. Trop d’intérêts économiques et politiques sont en cause pour qu’on arrête la désertification, la dégradation des sols, la déforestation, et l’exploitation des énergies fossiles… peu importe que 3,6 millions d’habitants soient vulnérables aux changements climatiques, les décideurs décident ! Pourtant les spécialistes estiment que l’on pourrait ramener les GES ** à zéro en moins de 30 ans si l’on appliquait toutes les mesures préconisées !

Peut-être que si la mobilisation individuelle devenait de plus en plus conséquente, conduisant à des bouleversements économiques, les états se trouveraient contraints de changer aussi leurs positions ?

Alors ne baissons pas les bras, trions, consommons local, déplaçons-nous en vélo pour continuer avec Michel Jonasz « qu’est-ce que t’as bien fait de changer tout, changer tout, pour une vie qui vaille le coup »

L’invitée du dimanche

*groupement intergouvernemental d’experts sur l’évolution du  climat                                                                                 

**gaz à effet de serre