Le retour du refoulé
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le vendredi 4 novembre 2022 10:49
- Écrit par Claude Séné
Patatras ! le Rassemblement national s’est donné un mal de chien pour faire oublier son passé xénophobe et raciste, allant même jusqu’à changer de cible en cours de route en s’attaquant aux musulmans plutôt qu’aux Juifs, et cette politique de dédiabolisation a porté ses fruits, il faut bien le reconnaître, puisque le parti lepéniste a réussi à obtenir 79 sièges de députés à l’Assemblée nationale. Évidemment, pour présenter des candidats dans toutes les circonscriptions, pour un parti qui ne compte que 20 à 25 000 militants bien qu’il en revendique plus de 80 000, il ne faut pas être trop regardant sur la qualité des impétrants.
C’est ainsi que Grégoire de Fournas, fraîchement élu du RN, a oublié l’autocensure habituelle de son parti en apostrophant un député noir de la France insoumise pour lui suggérer de retourner en Afrique, alors que Carlos Martens Bilongo, né en France, n’est absolument pas un immigré lui-même, bien qu’il défende leur cause. Seule sa couleur de peau peut expliquer la méprise de son « collègue » apparemment aveuglé par des convictions nauséabondes. Ses amis, Marine Le Pen en tête, ont essayé de le raccrocher aux branches et de sauver le soldat de Fournas en jouant sur les mots, mais le mal est fait, et la véritable nature de ce parti est rappelée et révélée à ceux qui auraient pu l’ignorer. Le propos est raciste, à n’en pas douter, et correspond au fondement de l’idéologie de ce parti, même s’il aimerait le dissimuler. Le tollé est évidemment général, mais aussi accueilli avec gourmandise par le gouvernement et le président de la République, ravis au fond de parler enfin d’autre chose que de leur manque de majorité et de leurs difficultés à faire voter leurs lois iniques.
Le bureau de l’Assemblée nationale doit se réunir pour décider des sanctions éventuelles à l’encontre du député RN. Il aura beau plaider la bonne foi, comme il s’est défendu auprès de son collègue dans un mail où il niait s’en être pris à lui personnellement, des internautes ont conservé la trace de tweets témoignant de ses préjugés racistes qu’il a effacés depuis. Quelle que soit la sanction interne prononcée, il devait répondre de ses propos devant la justice, puisqu’ils ont été publics. Il conviendrait donc de lever son immunité parlementaire pour qu’il puisse comparaitre devant la juridiction compétente. À moins qu’il ne faille le considérer comme un faible d’esprit, un malade atteint d’une forme rare du syndrome de Gilles de la Tourette qui l’oblige à exprimer malgré lui des propos insultants et vulgaires reflétant ses opinions sur les soi-disant races humaines liées à la couleur de la peau. J’ai bien peur, si c’est le cas, qu’il soit désespéré et que son pronostic ne soit guère favorable.