Naissance d’un vieux con
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le samedi 2 janvier 2021 10:40
- Écrit par Claude Séné
Monsieur et madame Diabloguiste ont le regret de vous faire part de la naissance d’un vieux con, âgé de 76 ans, et qui ne serait autre que le webmaster de ce site. La cote d’alerte avait déjà été approchée dans le passé, quand il était question de musique urbaine, ou quand des critiques s’extasiaient sur des textes simplement écrits en français. Cette fois, la coupe est pleine, et elle déborde. Le droit imprescriptible d’une partie de la jeunesse à faire n’importe quoi sans se soucier des conséquences a trouvé son apothéose en Bretagne, qui ne méritait pas de devenir l’épicentre hexagonal de la bêtise.
Oui, l’organisation d’un festival sauvage rassemblant plus de 2 500 participants en pleine pandémie du Covid 19 à Lieuron en Ille-et-Vilaine est non seulement illégale, mais extrêmement dangereuse pour la santé des participants et celle de tous ceux qu’ils sont susceptibles de contaminer. C’est mon avis, et s’il ne plait pas aux inconscients qui ont organisé cette stupidité sans nom ou qui s’y sont rendus, je les emmerde. Excusez-moi, je voulais dire je l’assume. Déjà, même en dehors des périodes de couvre-feu et de restrictions de nos libertés individuelles, le principe de la « rave-party » qui consiste à s’approprier un lieu public ou privé aux fins de diffuser de la musique sur laquelle ses amateurs peuvent danser et consommer des produits licites ou non me parait hautement contestable. Quand de surcroît les nuisances sonores s’accompagnent de dégradations des lieux et de l’abandon de tonnes de détritus qu’il faut nettoyer aux frais de la collectivité, je trouve la plaisanterie largement excessive. Et quand j’entends quelques benêts afficher béatement à la télévision leur satisfaction d’avoir pu faire n’importe quoi au nom d’un plaisir égoïste, je me sens en effet un vieux con et j’ai du mal à croire que j’ai pu avoir en mon temps un comportement aussi débile.
Avec cette « fête » du 31 décembre, un palier a été franchi. Les organisateurs peuvent tomber sous le coup d’une mise en danger de la santé d’autrui. On se souvient du formidable accélérateur de l’épidémie qu’a constitué le rassemblement évangélique à Mulhouse en février dernier. À l’époque, on ne savait pas exactement comment se transmettait le virus. De nos jours, il n’y a plus d’excuses. Ce qui est proprement hallucinant, c’est qu’une organisation aussi voyante que cette « fête », nécessitant une logistique aussi impressionnante, avec du matériel de sonorisation lourd et volumineux, ait pu échapper aux services chargés de maintenir l’ordre. De même, que des milliers de personnes, y compris venant de l’étranger, aient pu être informés du lieu et de l’heure du rendez-vous sans que le ministère de l’Intérieur soit mis dans la confidence et puisse empêcher la tenue de cet évènement est sidérant. Si nous sommes reconfinés prochainement, nous saurons qui remercier.
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