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Sur un malentendu, ça peut marcher
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le samedi 19 septembre 2020 11:01
- Écrit par Claude Séné
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En écoutant l’autre jour l’ancien premier ministre, Lionel Jospin, ne pas tarir d’éloges à l’égard de Jean-Luc Mélenchon, qui fut son ministre à l’enseignement professionnel, je n’ai pas pu m’empêcher de me souvenir de ce dialogue des Bronzés dans lequel Michel Blanc, alias Jean-Claude Duss, prodigue ses conseils à Gérard Jugnot. Le parallèle est saisissant, et peut ouvrir des perspectives concrètes concernant l’élection présidentielle à venir en 2022. L’un comme l’autre a déjà tenté sa chance, échouant de justesse, à quelques centaines de milliers de voix près, à se hisser au 2e tour.
Mais la routourne peut tourner disait le grand philosophe Frank Ribéry. Une bonne raison d’écouter le conseil éclairé de Duss-Jospin : « oublie que t’as aucune chance, vas-y, fonce… on ne sait jamais, sur un malentendu, ça peut marcher ». Au fond, la preuve par l’absurde a déjà été administrée en 2017, quand des Français de bonne foi ont voté pour un candidat qu’ils croyaient ni de gauche ni de droite, bien au contraire, et qui a révélé sa vraie nature depuis qu’il est au pouvoir. Et c’était déjà un cas similaire quand Chirac était élu en 2002 avec un socle électoral de 19 % des suffrages exprimés en bénéficiant de l’effet épouvantail de Jean-Marie Le Pen. Cette année-là, le ticket d’entrée au 2e tour était à seulement 17 % contre 16 % en 2017. À combien sera-t-il en 2022 ? nul ne le sait, mais l’éparpillement attendu des candidatures fait craindre un nouveau scénario catastrophe. Chacun se dit qu’il a sa chance. À l’exception notable de François Barouin qui fait durer un faux suspense, tout le monde veut y aller, à droite. Jusqu’à Bruno Retailleau qui prend ses désirs pour des réalités, c’est dire. Quant à la gauche, elle prône l’union, comme d’habitude, mais chacun pour soi.
Outre la candidature Mélenchon, la grande cause du moment, c’est celle de l’écologie, qui a le vent en poupe et comme souvent, compte plus de prétendants capitaines que de matelots. En paraphrasant Shakespeare, tout le monde est acteur, à l’exception de quelques comédiens. De nos jours, tout le monde est favorable à l’environnement excepté quelques pseudo-écologistes qui font passer leurs ambitions avant la cause. Le gouvernement va finir par manquer de lentilles pour payer des droits d’aînesse dont il ne sait plus que faire. On se demande combien de temps Yannick Jadeau résistera aux sirènes dont les chants mélodieux lui chatouillent agréablement les oreilles, si les rivalités éternelles du mouvement écolo l’empêchent de tenir la ligne de crête sur laquelle il s’est engagé en refusant de choisir ses alliés. Une clarification ne serait pas du luxe si l’on veut éviter le ridicule absolu d’une candidature Bigard : ne s’appelle pas Coluche qui veut.
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