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Arrêtez ! arrêtez d’empoisonner les enfants !
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le vendredi 23 août 2019 09:06
- Écrit par Claude Séné
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Et accessoirement les adultes. C’est en substance le sens de l’arrêté municipal qui a été pris par le maire de la petite commune de Langouët en Ille-et-Vilaine et qui interdit l’utilisation de pesticides, et notamment du glyphosate à moins de 150 mètres des habitations, ou des locaux commerciaux ou de bureaux. La toute nouvelle ministre de la Transition écologique, Élisabeth Borne n’a pas pu faire autrement que de prendre acte de la volonté de l’édile de défendre la santé de ses administrés, mais on sent bien que c’est à contrecœur.
Avec des défenseurs de l’environnement comme elle, les écologistes n’ont pas besoin d’adversaires. C’est donc l’état en la personne de la préfète d’Ille-et-Vilaine qui s’est chargé des basses besognes en attaquant Daniel Cueff devant le tribunal administratif, puisque c’est le Maire qui est responsable, aussi bien de l’effondrement d’un poteau de basket que du crime de protéger ses concitoyens de ce qu’il considère à juste titre comme une nuisance de première importance. Ce n’est pas le moindre paradoxe d’une telle situation où l’on pourrait reprocher aussi bien au Maire de ne rien faire, en laissant se perpétuer une menace pour la santé des habitants, que de faire quelque chose qui serait supposé outrepasser ses prérogatives. L’état français est bien persuadé de la dangerosité du glyphosate puisqu’il a déjà interdit sa vente et son usage aux particuliers et que les collectivités ont désormais recours à des solutions alternatives. Il s’est engagé à le faire disparaitre définitivement sous trois ans alors que l’Union européenne l’a autorisé pour 5 ans encore. Des habitants de Langouët ont procédé à des analyses prouvant la présence de résidus de pesticides dans les urines de leurs enfants trois fois supérieurs à la norme admise. Que faut-il de plus pour admettre le bien-fondé de la démarche municipale ? Réponse du tribunal administratif la semaine prochaine.
Si l’état est si frileux sur le sujet, c’est que la principale organisation agricole est hostile à toute mesure de restriction de l’utilisation de ces poisons fortement suspectés d’être cancérigènes. Ce n’est pourtant pas ce qu’elle dit publiquement. La FDSEA demande des délais pour s’adapter et affirme prendre toutes les précautions pour éviter la contamination : pas d’épandage près des écoles aux heures scolaires, ni quand le vent est trop violent, etc. Autant de preuves que le problème existe et qu’il est bien identifié. En matière de santé publique, le principe de précaution prime sur les considérations financières et économiques. Une obligation de moyens ne suffit pas. Il faut une obligation de résultat. Si les agriculteurs doivent être aidés pour assurer la nécessaire transition, c’est le rôle de l’état. Et voilà une dépense qui serait plus utile que beaucoup d’autres, à commencer par le manque à gagner sur feu l’ISF.