Mais taisez-vous !

C’est ce que l’on a envie de dire en écho à l’auteur de cette célèbre apostrophe, Alain Finkielkraut, lorsqu’il croit de son devoir de nous faire part de son avis dispensable sur la coupe du monde féminine de football et son désintérêt pour les sports quand ils sont pratiqués par l’autre sexe. Qu’il lui soit indifférent que les filles pratiquent à haut niveau un sport dont on devine qu’il lui parait réservé aux hommes ne me dérangerait pas s’il ne m’imposait pas son avis, dont je me fous éperdument, par médias interposés.

C’est un mal français, et peut-être international, que de consulter n’importe qui, du moment qu’il a un nom connu, sur tout et n’importe quoi, en lui attribuant une compétence sur l’ensemble des choses sous prétexte qu’il en a une dans un domaine bien précis. Alain Finkielkraut peut être un expert dans le domaine de la philosophie, sans que cela lui procure la science infuse sur tous les sujets. Il en a d’ailleurs apporté la preuve par l’absurde à de nombreuses reprises dans le passé, et ce n’est pas cette dernière sortie misogyne qui va redorer son blason. Je ne vois donc pas pourquoi je ne lui demanderais pas le silence, comme il l’a exigé de ses contradicteurs sur un plateau de télévision quand il peinait à se faire entendre, comme si sa parole surpassait toutes les autres par la pertinence de son propos, qui reste largement à démontrer. Il faut reconnaitre cependant qu’il n’est pas seul fautif dans cette histoire. Pourquoi lui demander de s’exprimer sur ce sujet quand il existe de véritables spécialistes, et tant qu’à faire, féminins, de cette question ?

Les médias portent une lourde responsabilité en donnant la parole expressément aux agitateurs professionnels de cet acabit, où je rangerais également Éric Zemmour, régulièrement invité pour déverser ses propos délétères et, disons-le, fascisants, toujours à la limite de la provocation, en se tenant sur la ligne de crête qui le sépare à peine de tomber sous le coup de la loi. Et j’ai redécouvert un autre polémiste, dont la longue carrière tient lieu de compétence et qui a dérivé le long de l’échiquier politique pour s’échouer sur les rivages de la droite la plus réactionnaire, la plus passéiste, la plus obtuse. Et ce monsieur, André Bercoff, s’il faut l’appeler par son nom, se pavane à la télévision en s’imaginant être l’arbitre des élégances et prétend avoir le dernier mot sur les pauvres ignorants qui ont la chance de le côtoyer. La liste serait longue des fameux « experts » consultés à tout bout de champ et qui sont considérés comme les nouveaux directeurs de conscience dont le peuple aurait besoin. Mais qu’ils se taisent un peu, à la fin !

Commentaires  

#1 jacotte.july 07-06-2019 10:42
il suffirait qu'on ne leur donne pas la parole pour qu'on ne les entende pas dirait Coluche....c'est tout bête il suffit d'y penser
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