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Porte de sorties
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le dimanche 2 juin 2019 10:02
- Écrit par L'invitée du dimanche
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J’ai parlé des polémiques comme étant des moments d’affrontement, des occasions de débat, d’opinions opposées, elles ne sont qu’un exemple de situations plus ou moins conflictuelles, aussi bien dans la sphère privée que dans la sphère sociale, économique et politique.
Situations dont il est souvent urgent de sortir. Il existe alors une stratégie qui se montre souvent efficace, et surtout pacifique, celle du compromis.
Un compromis, c’est un arrangement dans lequel deux ou plusieurs parties font des concessions mutuelles dans le but d’arriver à un accord. C’est une transaction, qui peut parfois nécessiter l’intervention d’un arbitrage, seul moyen de résoudre le litige.
Dans la vie privée, par exemple les conventions de divorce ou de séparation, si les accords ne sont pas trouvés à l’amiable, la justice intervient.
Mais là où le compromis règne en force, c’est dans le champ de la politique ! Le choix est large des citations de personnalités qui illustrent l’importance de cette tactique dans la recherche de moyens termes pour sortir de situations plus ou moins bloquées.
« La politique c’est l’art du compromis », « l’art du compromis c’est de savoir diviser un gâteau de manière que chacun soit persuadé d’avoir obtenu le plus gros morceau ».
On connaît bien la nécessité des palabres, discussions, rencontres entre syndicats, gouvernement et patronat, pour régler les conflits sociaux et économiques où l’on sait très bien que chacun cherche le meilleur compromis pour s’en sortir avec les honneurs.
La commission européenne et la Grande-Bretagne, sont toujours en recherche de compromis pour une sortie de cette dernière qui causerait le moins de dommages à toutes les parties.
Il y a pourtant une limite aux concessions que l’on peut faire dans la recherche d’un accord, c’est celle de la compromission ! La compromission, c’est la lâcheté, le compromis, c’est le courage. La compromission c’est ce qui permet de transiger avec sa conscience ou ses principes, en acceptant certains accommodements qui serviraient son intérêt personnel.
Les exemples sont hélas nombreux dans la vie politique actuelle de ces personnalités qui, se ralliant au pouvoir, oubliant leurs convictions autrefois affichées, ont essayé de faire passer leurs compromissions pour des compromis. Rendons hommage à ceux qui au nom du respect de leurs idées ont refusé de se compromettre plus longtemps tel Nicolas Hulot en accord avec cette affirmation de Gandhi « Tout compromis repose sur des concessions mutuelles, mais il ne saurait y avoir de concessions mutuelles lorsqu’il s’agit de principes fondamentaux ».
L’histoire politique est pleine du génie de ceux qui ont su, à un moment précis, inventer des dispositifs aux termes desquels le compromis est venu consacrer la paix retrouvée, la réconciliation, comme dans chaque traité mettant fin à une guerre.
Le compromis ne serait-il pas l’une des plus grandes inventions de l’humanité, produisant l’art de la concession, c’est-à-dire la capacité à déplacer son point de vue pour le laisser ouvert à un autre regard, une autre optique, poussant à la nécessité de partager des biens, des ressources, des règles, plutôt que de renier ses croyances, de trahir ses causes, de ranger ses principes ?
Loin d’être un pis-aller, il serait alors une manière intelligente de résoudre les conflits, un instrument de démocratie, permettant à quiconque de participer à la définition des règles du vivre ensemble, explicitées et argumentées par le jeu de la confrontation.
L’invitée du dimanche