Je rêve d’une banque
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le mardi 10 février 2015 10:45
- Écrit par Claude Séné
« Je rêve d’une banque », qui me lâcherait la grappe au lieu de m’abreuver de publicités débiles. Une banque qui ne me demanderait pas de lui répéter que je l’aime quand je lui demande juste de faire son boulot. Une banque qui ne me dirait pas hello quand j’ai envie d’être peinard. Une banque qui ne me facturerait pas des frais exorbitants pour la moindre opération, même si c’est à la suite d’une erreur de sa part. Une banque qui ne prêterait pas qu’aux riches, tout en les aidant à dissimuler leur argent pour échapper au fisc. Je sais, je rêve.
Tout le monde s’est moqué du malheureux Gad Elmaleh qui s’est ridiculisé en interprétant un sketch navrant de bêtise sur fond de rires enregistrés à la gloire du Crédit lyonnais. Il est temps de lui rendre justice. D’une part, les publicitaires ont voulu associer à leur naufrage d’autres comédiens pour épargner au Monégasque l’humiliation d’être le seul à avoir été ainsi piégé. D’autre part, on apprend que Gad Elmaleh, pas si bête, ne mettait pas ses économies à LCL comme il nous incitait à le faire, mais à HSBC, avec un rendement net d’impôts. Par contre, il fait figure de petit joueur avec ses pauvres 80 000 euros comparés aux millions des vrais riches héréditaires dont la fortune remonte aux croisades pour certains.
La publicité pour les banques a toujours été d’une indigence navrante. En 1973, la BNP avouait sans vergogne que notre argent l’intéressait. Aujourd’hui encore le Crédit Agricole vante le bon sens près de chez nous en utilisant des acteurs qui ressemblent au ravi de la crèche pendant que le Crédit Mutuel nous joue « plus belle la vie » avec la banque qui appartient à ses sociétaires. Au lieu de dépenser des fortunes dans des campagnes publicitaires à l’efficacité douteuse, les banques feraient mieux de se consacrer à leur métier en contribuant à l’investissement et en aidant particuliers et entrepreneurs qui en ont besoin. Si je devais rêver d’une banque, ce serait une banque qui commencerait par respecter la loi au lieu d’organiser l’évasion fiscale, qui ne chercherait pas le profit maximal et risqué en spéculant contre les monnaies, qui ne demanderait pas régulièrement aux pouvoirs publics de la renflouer pour continuer à verser des rémunérations fastueuses à ses dirigeants en activité ou en retraite. Mais, moi, la nuit, je dors.