Guerre ou paix
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le lundi 9 février 2015 11:21
- Écrit par Claude Séné
Je sais bien que l’histoire ne repasse jamais les plats, mais il lui arrive de bégayer. C’est pourquoi je n’ai pas trouvé très judicieux le choix de Munich pour engager des discussions multipartites au sujet de la situation en Ukraine et de la recherche d’une solution au conflit qui oppose les séparatistes russophones de l’est du pays, au pouvoir central de Kiev. Parce que ce n’est pas la première conférence de paix organisée dans cette ville et qu’il y a eu un précédent fameux connu sous le nom d’accords de Munich peu avant le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale.
À cette époque, c’est la question des Sudètes, une région germanophone de Tchécoslovaquie, qui agite la communauté internationale. Au nom du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, le chancelier Hitler réclame le rattachement de cette région au 3e Reich, après avoir annexé l’Autriche grâce à l’Anschluss. Chacun voit bien alors que les visées expansionnistes d’Hitler ne s’arrêteront pas là, mais les opinions publiques françaises et anglaises veulent croire en la paix. Quand Daladier et Chamberlain reviennent de Munich après avoir signé un accord avec Mussolini et Hitler, ils sont conscients d’avoir capitulé devant la menace fasciste et s’attendent à être reçus par des sifflets et des huées. C’est tout l’inverse qui se produit : tous les deux sont acclamés à leur descente d’avion par une foule soulagée d’avoir évité la guerre. Une voix se fait pourtant entendre, celle de Winston Churchill, qui déclare : « vous aviez le choix entre le déshonneur et la guerre. Vous avez choisi le déshonneur, et vous aurez la guerre ». Un an plus tard, l’Allemagne envahissait la Pologne.
Comparaison n’est pas raison. Cependant, les revendications territoriales de la Russie à ses marches, s’appuyant sur des mouvements locaux soigneusement orchestrés et encouragés, ne sont pas sans rappeler la doctrine défendue par le nazisme, qui impliquait la notion d’espace vital pour justifier la nécessité d’une grande Allemagne. Cette fois, ce sont les chefs d’états français et allemand qui jouent les bons offices et il n’est pas impossible que, moyennant des concessions territoriales de la part de l’Ukraine, c’est-à-dire une partition de fait du pays, Wladimir Poutine appose sa signature sur un accord permettant à la Russie de desserrer l’étau des sanctions économiques qui l’affaiblissent plus qu’il ne veut bien l’admettre. Respectera-t-il sa parole ? Rien n’est moins sûr.
Commentaires
il fourniraient le matériel et l'EUROPE LES SOLDATS.MADAME MERKEL EST CE JOUR EN DISCUTION AVEC OBAMA ...SANS D2FENDRE LA RUSSIE ON PEUT COMPRENDRE QUE POUTINE NE VEUILLE PAS DE L'OTAN DANS CETTE Région