Le rosier de Madame Husson

Décidément, ces élections européennes qui se profilent semblent placées sous le patronage de Guy de Maupassant. J’entendais ce matin le candidat désigné de la droite classique, celle des Républicains, moins Raffarin, un illustre inconnu prénommé François-Xavier, comme l’autre, Demaison, mais en moins drôle, répondant au patronyme de Bellamy, comme le héros de l’écrivain normand. Si vous avez compris quel sera son programme et avec qui il compte le défendre, c’est probablement qu’il se sera mal exprimé.

Le mot d’ordre des Républicains semble être de ne rien révéler de leurs orientations qui pourrait détourner d’eux le moindre électeur. Quant à leurs représentants, il convient de respecter à la lettre le silence radio, à l’exception de cette tête de liste, qu’il a bien fallu dévoiler, et qui a déjà suscité la polémique par ses positions « personnelles » sur l’avortement ou la PMA. Le flou le plus grand sera entretenu aussi longtemps que possible sur ses colistiers, qui ignoreront eux-mêmes leur rang dans la liste jusqu’au dernier moment. Sans être un novice absolu en politique, Mr Bellamy, à 33 ans, ne peut pas avoir accumulé une expérience très longue, et ne serait donc pas très éloigné de l’oiseau rare recherché par Mme Husson. Pour être juste, la plupart des autres formations politiques ont également désigné courageusement des néophytes afin de ne pas écorner l’image de leurs dirigeants en cas d’échec retentissant dans une élection qui ne passionne pas les foules. C’est ainsi que le parti lepéniste a choisi Jordan Bardella pour conduire, à 23 ans, la liste de sa formation à ce scrutin. Il va lui falloir expliquer qu’il est nécessaire de voter pour lui afin qu’il siège, ou pas, dans une instance dont ses amis disent pis que pendre, et depuis toujours, tout en la considérant comme une vache à lait.

Mais il y a mieux, ou pire, c’est selon. Rien n’a filtré sur la composition de la liste de la majorité, ou devrais-je dire, d’Emmanuel Macron, qui a pourtant publié d’ores et déjà le bréviaire qui devra être défendu par ses candidats. Si c’était possible, nul doute que le président se serait distribué les rôles, pour incarner à la fois la tête de liste et chacun des candidats suivants. Faute de quoi, il sera contraint de désigner les 79 potiches interchangeables pour composer le casting. Par le passé, les partis choisissaient une personnalité connue pour servir de locomotive et elle entraînait, du moins l’espérait-on, les colistiers comme des wagons. Mais, ça, c’était avant, dans l’Ancien Monde. Désormais, dans le monde nouveau qui ressemble étonnamment à l’ancien, c’est le chef qui décide de tout et il n’y a plus de motrice ni même de poids lourds au gouvernement. On s’attend donc à la désignation de Nathalie Loiseau, alias Mademoiselle Fifi, ou d’Agnès Buzyn dite Boule de suif, pour diriger la Maison Tellier.

Commentaires  

#1 jacotte86 05-03-2019 11:20
sous entendrais-tu que nos dirigeants se prostituent pour "Monsieur" Tellier?
quelle vilaine pensée!!
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