SOS sponsoring

Le sponsoring consiste à apporter un soutien financier, logistique ou matériel à un événement ou un individu par un partenaire annonceur en échange de différentes formes de visibilité de nature publicitaire à des fins commerciales.  Cela ne nous arrive pas d’outre-Atlantique, mais de la Rome Antique lors des combats de gladiateurs, avec des visées politiques.

Il occupe maintenant largement le domaine sportif.

J’ai découvert par hasard un appel d’un skipper de la fameuse Route du rhum vers des sponsors pour couvrir les frais de cette course prestigieuse.

Thomas Guichard, pour 4000 €, met votre logo sur son véhicule, pour 18 000 €, votre logo sera sur sa voile, vous assisterez au baptême du bateau, et les demandes montent jusqu’à 630 000 €, là c’est le top du top, votre logo, votre marque 100 % sur la coque, les deux voiles etc. etc.

Cette activité a une portée économique qui ne cesse d’augmenter depuis le XIXe siècle, Coca-Cola et Kodak ayant ouvert le bal avec les premiers JO d’Athènes. Il n’est pas une association, un club, du plus simple au plus prestigieux, qui ne soient contraints d’y avoir recours pour assurer leur fonctionnement. Cela va bien sûr de l’achat des maillots, jusqu’à des sommes dépassant l’imagination.

Dans la course du rhum comme exemple, la Macif sponsorise François Gabart pour 500 000 € par an, les retombées financières sont d’un ratio de 4 à 10 par rapport à l’investissement. AG2R la mondiale investit 1 500 000 € par an, retour sur investissement 8 400 000 €. Dans le cyclisme le retour est 10 fois le montant engagé.

Le sport est une telle puissance médiatique, que les sponsors sont de plus en plus faciles à convaincre si l’événement est à la hauteur de l’intérêt du public, il y va de la mise en lumière de la marque, plus l’image est positive plus les retombées sont généreuses !

Avec la venue du concept de marketing, dont l’objectif est de rechercher et de répondre aux besoins du consommateur de façon à lui faire dépenser le plus d’argent possible, le sponsoring continuera de fleurir car il en est devenu une branche: en associant son image à celle du sport on compte attirer la sympathie des futurs clients.

Le modèle du genre, Red Bull, boisson énergisante, est visible dans toutes les manifestations sportives, sponsorise plus de 500 athlètes, présent dans 164 pays, en associant sponsoring et marketing il s’est vendu 30 milliards de canettes depuis 87 !!!

Je ne m’étendrai pas sur le sponsoring dans le foot, le seul exemple du PSG et ses 175 millions de sponsoring du Qatar suffit à nous écœurer et les contreparties vont jusqu’à ce que le sponsor demande d’associer son nom à celui de l’équipe ou du stade, comme le Bayern de Munich, Emirate Stadium Arsenal acheté pour 147 millions pendant 15 ans ou le MMA Arena Le Mans qui a donné 10 millions pour la construction du stade.

Face aux 15 milliards de dollars dépensés en sponsoring en 2016 en Europe, on se réjouit des trois milliards ½ € donnés par an par 170 mécènes, sans contrepartie, motivés par l’attachement à des valeurs morales véhiculées par le sport, montrant qu’il peut être bien autre chose qu’une vache à lait.

L’invitée du dimanche