Les héros sont fatigués

Et Choupinet Premier aussi ! voilà que le surhomme qui ne dort que quatre heures par nuit, qui éreinte ses collaborateurs en leur envoyant des textos à toute heure du jour et de la nuit, qui concurrence Bernard Tapie du temps de sa splendeur et de la publicité pour le lapin Duracell, a besoin de repos. Alors qu’il a pris des vacances au mois d’août au bord de la fameuse piscine construite tout spécialement au Fort de Brégançon pour que la première dame puisse bronzer à l’abri des paparazzi, les piles seraient déjà à plat.

Il a donc fait avancer le Conseil des ministres « pour convenances personnelles », afin de se ménager un « pont », comme n’importe quel Français, souligne le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux. Une image de normalité qui ne passe pas pour la simple et bonne raison que le président a tout fait pour la détruire depuis son accession au pouvoir, voilà 18 mois. Lui, il serait tout sauf un président « normal » comme son prédécesseur. Il serait Jupiter, le chef de l’Olympe, le champion de la verticalité, le maitre du temps et des horloges, celui qui peut tutoyer « ceux qui ne sont rien » et se faire vouvoyer en majesté. Une hauteur exigeante, donc, et dont le poids finit par se faire sentir. Même Superman en personne a parfois besoin de retrouver la vie tranquille de Clark Kent, et le señor Zorro l’identité de Don Diego de la Vega. Pour être franc, je ne souhaite pas la mort du pêcheur, et je crois même que ce repos forcé est une bonne nouvelle. Voilà toujours cinq jours de répit pendant lesquels Emmanuel Macron ne mettra pas en œuvre quelque nouveau mauvais coup contre les avantages acquis rebaptisés privilèges pour l’occasion. Si ça ne tenait qu’à moi, il pourrait bien se contenter d’expédier les affaires courantes jusqu’à l’expiration de son mandat, qui finira bien par arriver.

Il pourrait s’inspirer de l’expérience de Jacques Chirac, dont la cote n’était jamais aussi haute que quand il s’abstenait de la moindre initiative, et dont la popularité s’est définitivement affirmée quand il a quitté le pouvoir. Je doute cependant qu’il suive cet exemple, tant son orgueil en souffrirait. Je crains au contraire qu’il ne poursuive son entreprise de démolition et qu’il continue à creuser bien après avoir touché le fond d’une impopularité en passe de battre des records. À moins qu’il ne se fasse taper sur les doigts par « Maman », dont il se dit qu’elle commence à être exaspérée par les « conneries » qui émaillent le quinquennat. Et il ne faut jamais sous-estimer l’influence des femmes de président.

Commentaires  

#1 jacotte 86 31-10-2018 11:29
des femmes tout court non plus...
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