Valls hésitation

Ira, n’ira pas ? Cela fait des mois que l’ancien premier ministre franco-espagnol fait planer le doute et entretient un faux suspense sur sa candidature à la mairie de Barcelone. Il ira, bien sûr, si les troupes veulent bien le suivre, ce qui est loin d’être garanti. Si les Catalans ne sont pas plus enthousiastes que les Français, la partie risque d’être très difficile. Sa candidature serait soutenue par le parti de centre droit, Ciudadanos, mais il devrait élargir sa base électorale au-delà de cette jeune formation qui ne peut à elle seule espérer arriver en tête.

Pour avoir une chance, il lui faudrait rallier toutes les formations hostiles à l’indépendance de la Catalogne. Le Parti socialiste, qui vient de parvenir au pouvoir à Madrid est en position de force, et le Parti populaire, malgré l’échec de Rajoy, sera difficile à convaincre. À supposer qu’il parvienne à rassembler tous les unionistes, il devra battre les indépendantistes, qui viennent de faire une nouvelle démonstration de leur popularité malgré les divisions. Un million de manifestants ont envahi les rues de Barcelone pour célébrer le premier anniversaire de la proclamation de leur indépendance. Un homme politique hostile à la séparation et à moitié français de surcroît, risque d’être accueilli très fraîchement par cette population. Le scrutin est encore loin : en 8 mois, il peut se passer beaucoup de choses, et je suppose que la réussite miraculeuse d’Emmanuel Macron a pu lui donner des idées, bien qu’il semble avoir renoncé à se raser, pour paraitre plus macho, peut-être ?

Je voudrais dissiper tout malentendu avec nos amis hispanophones. Je ne suis pas déçu le moins du monde que l’ancien premier ministre français ait choisi l’autre côté des Pyrénées pour exercer ses talents. Je dirais même au contraire. Ici, on n’en avait visiblement plus l’usage. Alors, s’il peut encore servir ailleurs, il ne faut pas se gêner : allez-y, tapez dans le tas, des hommes politiques ce n’est pas ce qu’il nous manque. Prenez François Bayrou, par exemple. Non, c’est un mauvais exemple, mais il y en a plein d’autres. Et des bons, forcément ! Si, c’est obligé ! Sur le nombre ? Bon, je ne citerai personne, là tout de suite, mais c’est à creuser. Ah, si ! J’y tiens. Pensez donc, notre président vénéré veut mettre à la porte plein de députés et pas mal de sénateurs. Qu’est-ce qu’on va en faire, grands dieux ? Surtout avec l’allongement de l’espérance de vie, ça va devenir un vrai problème. Alors si nos voisins européens ont besoin de personnel politique à pas cher, il est de notre devoir de leur venir en aide. Je suis prêt à lâcher pour une bouchée de pain jusqu’aux meilleurs d’entre nous, ceux qui paradent au sommet de l’état. Même Lui ? Et pourquoi pas, si ça peut aider.

Commentaires  

#1 poucette 12-09-2018 13:51
c'est quand même chouette d'avoir une nationalité de rechange....et on a plein
à refourguer
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