Révolution !
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le vendredi 15 juin 2018 10:11
- Écrit par Claude Séné
L’abondance de l’actualité ne m’a pas permis d’aborder le sujet immédiatement, et cependant la nouvelle a fait l’effet d’une bombe : le concours de Miss America a décidé d’abandonner le défilé en maillot de bain dans les épreuves destinées à départager les candidates. Cette décision ne fait pas suite à une nouvelle offensive de la pudibonderie typiquement américaine, qui fait bon ménage avec l’exhibitionnisme le plus vulgaire et le plus mercantile qui soit, mais à une retombée du mouvement « me too », qui dénonce le sexisme en tous lieux et en tout temps.
Exit également les tenues de soirée sexy, jugées dégradantes. Les futures misses pourront choisir la tenue qui leur plaira, un sac si elles le souhaitent. En gros, il ne sera plus question de juger les candidates sur leur physique, et encore moins sur leur beauté, à moins qu’elle ne soit intérieure. Une véritable révolution, donc, à l’instar de celle qui vit apparaitre le maillot de bain deux pièces en 1947, remis au goût du jour par un ingénieur français, et baptisé bikini en référence à un atoll du Pacifique où les États-Unis avaient commencé leurs essais nucléaires l’année précédente. Depuis, la bombe atomique que le bikini était supposé évoquer a été éclipsée par ses successeurs, le monokini ou le burkini, mais ceci est une autre histoire.
Si le sexisme ne tient qu’à la suppression d’un défilé en maillot, réjouissons-nous mes frères, réjouissons-nous mes sœurs, et allons fêter ça comme il se doit. Les misses concourront donc en faisant abstraction de leur physique. La logique voudrait que le jury et le public ne les voient pas. Qu’ils en jugent à l’aveugle, comme dans l’émission « The voice » et ne découvrent leur apparence qu’une fois le choix effectué. Quelque chose me dit qu’il n’en sera pas ainsi. Les candidates seront aussi conviées à s’entretenir avec le jury. Même si ça comptait pour du beurre, il en était déjà ainsi dans les dernières éditions, ce qui nous faisait profiter de « perles » savoureuses, et nous gratifiait de discours plus que généreux en faveur de la paix dans le monde, parce que la guerre, c’est mal. J’ai l’air de me moquer, mais, franchement, si l’on est comme moi opposé à une compétition tous azimuts dès le plus jeune âge, dont une illustration navrante consiste en l’élection de mini misses, la meilleure, et la plus évidente des décisions ne serait-elle pas la suppression pure et simple de ce genre de manifestation ? Attendez, laissez-moi deviner. Il n’y aurait pas quelques intérêts économiques en jeu ? Et le concours de Miss Univers n’a-t-il pas été un temps la propriété d’un certain Donald Trump ?