Et Dieu créa la foi
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le dimanche 10 juin 2018 09:49
- Écrit par L'invitée du dimanche
Quelles que soient les religions, et le nom que l’on donne à Dieu, dans le christianisme, le bouddhisme, le judaïsme, l‘islamisme… il est toujours question d’une croyance, d’une conviction, d’une attitude de l’homme qui accepte et tient pour vraies des réalités invisibles ou incontrôlables.
La foi porte sur les paroles et les actes de Dieu, elle est obéissance et parfois soumise à des épreuves, comme la tentation qui n’est là que pour épurer la foi et destinée à fortifier le croyant.
Chaque religion s’appuie sur des textes liés au fondateur ou aux pays où elles ont pris naissance. Pour la foi chrétienne traditionnelle, la Bible réunit les saintes Écritures, paroles des saints hommes de Dieu… Pour la foi judaïque, il y a la Torah et les cinq livres de Moïse, guide de la vie qui définit l’essence même du judaïsme. Pour la foi islamiste, expression d’une religion naturelle puisque toute créature n’existe qu’en dépendance de Dieu, conduisant à une vie d’obéissance et de soumission, il y a le Coran dicté par Dieu à Mahomet, et la Sunna, récit des propos, des actes, des traditions de la famille du prophète représentant un modèle parfait. Le bouddhisme, le premier bouddha à enseigner, Siddhârta Gautama, n’a rien écrit, mais ses disciples ont rassemblé ses enseignements dans des textes appelés les Sutras.
La transmission orale a joué un rôle important, et il n’est donc pas étonnant qu’il y ait eu des interprétations, voire des falsifications qui ont perverti de siècle en siècle les principes et les règles de base originelles.
Martin Luther a fait une traduction de la Bible (refusant l’Immaculée Conception, l’autorité papale, acceptant le mariage de prêtres…) servant de base à l’Église réformée, la même Bible a été réécrite par les témoins de Jéhovah, servant au mieux leurs préceptes, le Coran, dont la charia (la voie à suivre) au départ orale, a été copiée après la mort du prophète et a donné lieu à plusieurs versions, le calife Uthman retiendra la sienne et détruira toutes les autres. La Sunna a vu se proliférer de fausses traditions attribuées au prophète…
De nos jours, ses 114 versets donnent lieu de la part des intégristes à une interprétation de la charia justifiant une guerre sainte et les actes terroristes les plus inhumains !
L’intégrisme catholique, en rupture avec le Vatican, souhaite l’influence de l’église sur la politique internationale, intérieure, culturelle et refuse toute évolution sociétale. Au passage, on peut noter que son combat rejoint celui des intégristes musulmans dans sa haine de la femme et de ceux qui veulent abolir son assujettissement millénaire.
En conclusion, les textes sacrés c’est comme l’auberge espagnole, on y trouve ce que l’on y apporte. Ce qui fait la différence des interprétations c’est « l’esprit du temps », le climat intellectuel et culturel de l’époque… (par exemple les musulmans d’Europe sont d’accord avec ses valeurs essentielles, donc avec la laïcité, même imparfaite, avec une justice humaine et non religieuse) et l’utilisation politique et morale que l’on veut en faire. Il n’y a donc pas de bonnes versions des textes sacrés, il n’y a que des lectures orientées.
L’invitée du dimanche
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