L’avocat du diable
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le vendredi 23 février 2018 10:04
- Écrit par Claude Séné
Interpelé par la jeunesse américaine, lasse de devoir compter ses morts à chaque fusillade dans les écoles ou les universités, la 18e depuis le début de l’année ayant fait 17 nouvelles victimes à Parkland, le président Trump a décidé de prendre le problème à bras le corps, et d’armer les professeurs. Il ne reste plus qu’à espérer que les nerfs des enseignants, soumis à rude épreuve dans certains quartiers difficiles, ne craqueront pas, soumis à la pression, et que nous n’aurons pas à déplorer de nouveaux massacres du fait de cette escalade dans la violence.
Armer les professeurs, c’est bien, protéger les enfants, c’est mieux. Puisqu’il est impensable dans une Amérique réactionnaire qui se croit toujours à l’époque de la conquête de l’Ouest et de la ruée vers l’or, d’abolir le droit inaliénable à posséder, et donc tôt ou tard, à utiliser des armes à feu, je crois qu’il serait utile d’équiper les écoliers, les lycéens et les étudiants de gilets pare-balles. Songez à la formidable opportunité pour l’industrie nationale de fabriquer et de vendre des millions de gilets, à partir de la taille 3 ans jusqu’au modèle pour adultes. Quel parent serait assez fou ou inconscient pour refuser de dépenser quelques dizaines de dollars pour protéger sa progéniture ? Par contre, il faut s’attendre à ce que l’équipement des agresseurs progresse pour tenir compte de la résistance susceptible de leur opposer des enseignants dûment armés. Les assaillants possèdent déjà des armes de guerre sous la forme de fusils d’assaut. Ils vont devoir passer la vitesse supérieure et se procurer des mitrailleuses lourdes, des bazookas et des lance-roquettes pour passer outre les défenses adverses.
Il y a aussi un secteur très prometteur : le marché des drones, assez peu réglementé, lui aussi, susceptible d’embarquer des charges explosives, voire des armes chimiques, capables de faire un maximum de dégâts pour un prix de revient dérisoire. Je ne voudrais pas passer pour un alarmiste, mais je crois que les Américains devraient être lucides et en tirer toutes les conséquences en installant des batteries de DCA aux portes des établissements scolaires. Le recours à la garde nationale serait un minimum, et il ne faut pas exclure l’armée, dont les blindés pourraient avoir un effet dissuasif appréciable. Les affrontements entre partisans du deuxième amendement de la Constitution et les fauteurs de trouble à « l’esprit dérangé » ne manqueront pas de faire de nombreuses victimes collatérales, mais il faut savoir ce que l’on veut, et ce sera bon pour les affaires dans tous les cas de figure. L’autre option aurait été de dépister tous les malades mentaux du pays, mais c’était trop risqué pour le président Trump lui-même.
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