La vengeance…

Est un plat qui se mange froid ! L’attaque du lycée de Parkland par Nikolas Cruz exclu de cet établissement depuis quelques mois, en est peut-être une preuve. Son acte serait alors prémédité et rentrerait dans le cadre de la définition même de la vengeance, qui consiste à infliger en retour et par ressentiment, un mal à l’offenseur (en l’occurrence l’institution scolaire) afin de le punir.

Le besoin de vengeance est vieux comme le monde, c’est un mécanisme de réaction primaire ancré dans l’inconscient, il est le signe d’une force émotionnelle fantastique avec une dimension tragique à laquelle la nature humaine ne peut échapper facilement, il s’empare de nous tous si l’on se sent blessé, lésé. C’est l’application du principe de réciprocité, rendre à l’autre ce qu’il nous a fait, bon ou mauvais, ce sont des désirs de mini vengeance, rien à voir avec la vraie vengeance qui prend racine dans une douleur puissante. Laquelle douleur fait surgir la colère, la frustration, qui vont alors alimenter sa mise en œuvre.

La vengeance s’est exercée par la loi du talion, aussi par la vendetta, bien connue en Corse, en Sardaigne, et en Sicile, impliquant toute une famille qui s’affronte à une autre famille. Les exemples littéraires sont légion : Hamlet, Médée, Dantès…

Succomber à la vengeance, c’est faire justice soi-même, face à une institution qui ne peut pas tout réparer, ni les crimes contre l’humanité ni les petites vexations ou insultes quotidiennes… on a le choix, rester dans la position de victime ou devenir bourreau à son tour ! Dans une dynamique de vengeance, on s’identifie à son agresseur, c’est peut-être la porte ouverte aux répétitions agressives, laissant libre cours aux pulsions de mort. Pour certains, prouver sa capacité de se venger c’est une façon de prouver sa force, de ne pas être accusé de lâcheté.

L’analyse commune, c’est que même si la vengeance est un moyen d’extérioriser, matérialiser sa colère, au final elle n’apporte aucun bénéfice, elle entretient des sentiments nocifs tels que l’anxiété, voire la dépression, sans oublier le remords, la rancœur, autant d’états négatifs qui n’aident pas à retrouver la sérénité.

Un des moyens pour échapper à cette attitude belliqueuse, c’est d’avoir recours à la légalité qui, par son jugement et par la condamnation des agresseurs, prendra le relais de notre besoin de vengeance. On sait bien l’importance des décisions de justice (à la limite peu importe la sanction) qui permettent aux victimes d’être reconnues comme telles, reconnaissance indispensable soit pour se reconstruire soit pour faire son deuil. À partir de là, il est possible aussi d’évacuer totalement le désir de vengeance en accordant le pardon à l’agresseur, si ce dernier exprime ses regrets, reconnaît ses fautes, on pourra passer du statut de victime à celui de sujet, passer de la colère et de la douleur qu’elle entraîne, à la tristesse.

Une autre façon de répondre à l’agression, c’est de la sublimer en revanche, expression de la pulsion de vie qui permet de transformer un échec en victoire sans faire de mal à personne.

L’invitée du dimanche

Commentaires  

#1 poucette 18-02-2018 11:29
la vengeance est un plat qui se mange froid......si refroidi que parfois elle demeure alors que l'origine est oublié dans de vieille histoire de famille
dont l'origine lointaine est incomprise
des descendants
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