Les nouveaux Versaillais

Qui a dit que la France n’était plus une terre d’asile ? Que les immigrés économiques n’étaient pas les bienvenus ? Désolé de les contredire. La France est bel et bien prête à accueillir toute la richesse du monde, prenant ainsi le contrepied de la formule de Michel Rocard. Tout le gratin du pouvoir en place a mis les petits plats dans les grands pour recevoir en grande pompe les dirigeants des plus grandes multinationales en route vers le sommet de Davos. Et quel cadre plus prestigieux pour cela que le fastueux château de Versailles ?

Ce seront donc pas moins de 140 chefs d’entreprises, et des plus importants, qui seront conviés à festoyer avec l’argent du contribuable, si précieux qu’on ne peut le gaspiller pour permettre aux réfugiés de mener une existence décente, mais que l’on est prêt à dilapider pour renforcer le prestige d’une petite caste dirigeante. Ils seront tous là, du côté de la Macronie, depuis le président en personne, son Premier ministre et une brochette de ministres dont les noms ne vous diraient rien pour la plupart. En face de notre élite autoproclamée, les dirigeants des entreprises qui font la pluie et le beau temps mondial sans autre légitimité que le pouvoir de l’argent. Songez donc il y aura là Google, Facebook, Coca-Cola, Danone, Goldman-Sachs, Novartis ou JP Morgan, tous ces nécessiteux, ravis de pouvoir pour une fois manger à leur faim aux frais de la princesse. Ils devront se contenter de la cantine de Paul Ducasse, Monsieur Bocuse étant excusé pour cause de décès. Je vous rassure tout de suite, on n’a pas oublié l’alibi traditionnel de ce genre de petites sauteries. Il s’agira bien entendu de déjeuners ou de dîners « de travail » et les ors de la République accueilleront discours, allocutions, conférences, échanges informels et autres réjouissances dont les participants se foutent éperdument, tout comme le bon peuple, invité à rester à l’extérieur, qui n’aura même pas droit aux miettes d’un festin organisé à huis clos.

Cette petite armée de nouveaux Versaillais, qui cultive l’entre soi, sera donc à l’abri des grondements de la plèbe. Rien ne viendra troubler leur quiétude, et surtout pas les revendications des sans-abris, des chômeurs en fin de droits, de ceux qui survivent en dessous du seuil de pauvreté, de ceux qui tirent le diable par la queue, ceux qui ne sont « rien » selon la formule méprisante du chef de l’état, président des riches. Enfin, tous ceux qui auraient été du côté de la Commune, contre Monsieur Thiers. C’est la canaille ? Eh bien, j’en suis !

Commentaires  

#2 jacotte 86 22-01-2018 11:52
moi ça me donne envie de pleurer , comment en est -on arrivé à confier notre destin à ce jeune blanc bec que le pouvoir rend insolent , il va se prendre pour le nouveau roi soleil...il ne lui manque que la perruque, attendons de le voir dans les chasses de Rambouillet rouvertes pour son plaisir pour compléter le tableau
j'espère que plus dure sera la chute
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#1 poucette 22-01-2018 11:07
eh bien j'en suis moi aussi..je pense particulièrement aux jeunes qui ont un avenir plus bouché que le mien au sortir de la guerre et
à toutes nos luttes durant ces décénies
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