Peut-on pétitionner sur tout ?
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le jeudi 11 janvier 2018 10:13
- Écrit par Claude Séné
La réponse est la même que sur la question sans cesse posée et reposée sur la possibilité de rire de tout. On cite alors en général Pierre Desproges, qui aurait dit que l’on pouvait et même que l’on devait rire de tout, mais pas avec tout le monde, ou pas avec n’importe qui, les versions divergent. Alors, si Madame Catherine Deneuve juge bon d’approuver une tribune publiée dans Le Monde, tendant à contrebalancer les paroles de femmes dénonçant le machisme ordinaire ou les abus sexuels, c’est son droit le plus strict.
Ce qui aurait pu lui mettre la puce à l’oreille, c’est la présence dans les signataires de certaines personnalités bien connues de nos services qui ne brillent pas nécessairement par le progressisme de leurs combats, parmi lesquelles se trouvent Élisabeth Lévy, égérie de Causeur, ou encore Sophie de Menton, très libérale cheffe d’entreprise, membre active du Medef. Ajoutons à cela que la tribune a reçu le soutien de Christine Boutin, et le tableau sera presque complet. Presque, parce que des personnalités probablement sincères et plutôt classées comme féministes, même si c’est parfois de façon différente, se sont associées à la démarche. J’y vois un mélange des genres qui n’est pas sans rappeler le macronisme, où se sont fourvoyés quelques transfuges de la gauche qui devraient prendre conscience de la dérive de cette politique, bien éloignée de leurs idéaux. Même si l’on fait crédit à certaines signataires de leur bonne foi, une telle tribune ne peut apparaitre que comme un soutien au comportement inadmissible de certains hommes, et c’est inacceptable. On a connu Catherine Deneuve plus inspirée dans le choix de ses engagements quand elle signait le manifeste des 343, revendiquant le droit à l’avortement.
De la même façon, on peut être réservé sur la mesure visant à abaisser la vitesse à 80 km/h sur le réseau secondaire français et se sentir totalement piégé par la pétition que veut lancer le Front national contre cette réglementation. Pour ce qui me concerne, une telle tentative de récupération par le parti d’extrême droite de la grogne et de la suspicion des Français devant ce qui apparait comme une nouvelle taxation purement financière est contreproductive. Cela suffira à me dissuader de signer, bien que je ne sois pas éloigné de partager cette impression ressentie par beaucoup d’automobilistes « de base ». Le Premier ministre s’est en quelque sorte « vendu » sur ses motivations profondes en affirmant que tout l’argent ainsi récupéré serait reversé à des organismes d’aide aux victimes de la route. Tiens, tiens !
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