Plan social
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le mardi 4 juillet 2017 09:58
- Écrit par Claude Séné
Une fois n’est pas coutume, c’est le Président directeur général en personne qui s’est chargé hier d’annoncer la mauvaise nouvelle à l’Assemblée générale réunie à Versailles. L’entreprise France est en grande difficulté, à cause du PDG précédent et de sa mauvaise gestion, malgré les mises en garde de l’actuel PDG, qui faisait partie de l’équipe dirigeante, mais a su se tirer des flûtes quand il était encore temps. Pour éviter le dépôt de bilan, le repreneur propose de continuer l’activité, mais en sacrifiant un tiers des emplois de parlementaires, y compris parmi les postes de stagiaires fraîchement élus.
C’est la pratique habituelle en pareil cas. Les derniers seront les premiers. Quand il va falloir tailler dans les effectifs, ce sont les moins anciens qui seront désignés en priorité. À moins qu’ils ne souhaitent s’en aller d’eux-mêmes après avoir expérimenté la forme de management qui leur est proposée. Les départs volontaires et les retraites, anticipées ou non, ne suffiront sans doute pas, et il va falloir trancher dans le vif. Mais, rassurez-vous, les dirigeants ne risquent rien, ou si peu. Voilà belle lurette qu’ils ont négocié des retraites chapeau confortables, avec chauffeur et gardes du corps. La République est bonne fille avec ses présidents, même quand ils ont le mauvais goût de s’accrocher à l’existence jusqu’à un âge avancé. Pour faire passer la pilule, le PDG a promis une augmentation aux heureux rescapés de ces coupes claires qu’il s’apprête à pratiquer.
Aujourd’hui, c’est l’employé du mois qui sera chargé de la présentation du plan d’économies qui doit accompagner le plan social. Il va falloir serrer les boulons et donner un sérieux tour de vis pour éviter les gaspis et dégager les dividendes escomptés par les actionnaires. Ah ! oui ! pas les Français « de base » comme vous et moi, mais ceux qui ont investi grâce à leur fortune personnelle et qui vont bénéficier des retombées, le fameux gâteau dont je vous parlais hier. Oui, mais qui va payer ? D’où va sortir l’argent ? Eh bien, des clients parbleu ! qui d’autre ? Dans la gestion de la start-up France, c’est le service marketing qui est le plus important. Il faut vendre le programme à tout prix, et le PDG est prêt à se retrousser les manches et à mettre personnellement la main à la pâte pour convaincre les consommateurs. Il n’oublie pas qu’il est parti de 24 % de parts de marché des clients ayant acheté, et seulement 18 % des clients potentiels, pour monter péniblement à 66 % avec une concurrence repoussoir. Il y a encore du boulot pour arriver aussi près que possible des 100 %. Mais il se battra jusqu’au dernier licencié.