Amitié franco-allemande
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le mardi 23 mai 2017 10:21
- Écrit par Claude Séné
François Hollande a commencé et clos son quinquennat par une visite à la chancelière allemande, Angela Merkel, montrant ainsi les liens nécessaires entre les deux pays les plus importants de la communauté européenne. C’est grâce à la réconciliation des Français et des Allemands que la construction d’une Europe forte et indépendante a pu se faire jour. C’est par leur coopération que passera une nécessaire évolution du fonctionnement des institutions européennes. Il n’a donc surpris personne que le premier déplacement du nouveau président français ait eu pour objectif de rencontrer la chancelière allemande.
Cette visite allait tellement de soi que, lorsque Emmanuel Macron s’est ensuite rendu au Mali, beaucoup de journalistes ont indiqué, à tort, qu’il s’agissait du premier déplacement du chef de l’état à l’étranger, comme si Berlin n’était pas vraiment si éloigné de Paris. Je suis le premier à me réjouir de la normalisation de nos relations avec nos voisins allemands, moi qui fais partie de cette génération nourrie de la détestation des oppresseurs nazis, et qui ai dû apprendre à connaitre et à apprécier les nouvelles générations qui ne sont en rien responsables des crimes commis par leurs prédécesseurs. Mais l’amitié ne doit pas nous aveugler, et il faut être lucide sur la situation économique actuelle. L’Allemagne a bâti sa réussite industrielle et commerciale de ces dernières années sur des échanges déséquilibrés avec ses partenaires européens, plus encore que par son implantation sur le marché mondial. Plus que jamais, la Chancelière souhaite que la France adopte une politique similaire à la sienne en matière d’équilibre budgétaire et de droit du travail et elle semble avoir trouvé un écho favorable chez le nouveau président français.
Mon amitié pour l’Allemagne n’ira pas jusqu’à souhaiter une politique d’austérité et de dérégulation salariale pour nous aligner sur nos voisins. Ces purges libérales ont d’ailleurs montré leurs limites et leur inefficacité pour traiter le cas de la Grèce, toujours en souffrance. Au lendemain des résultats de l’élection présidentielle française, les journaux allemands, comme la plupart des titres de la presse européenne se sont réjouis du succès d’Emmanuel Macron, mais aussi, et surtout de la défaite de l’extrême droite incarnée par Marine Le Pen. La palme du dithyrambe revient en la matière au journal Die Zeit, qui a titré sur « le sauveur » en représentant un Emmanuel Macron surmonté d’une auréole, rien de moins. Je crois savoir que des élections législatives se profilent également en Allemagne à la rentrée prochaine. Eh bien, que nos amis allemands sachent que s’ils apprécient tant Emmanuel Macron, nous serions prêts à le leur céder, moyennant un prix raisonnable, ou même gratuitement, avant qu’il n’ait fait trop de dégâts dans notre beau pays.