Recrutons bourreaux
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le jeudi 20 novembre 2014 10:34
- Écrit par Claude Séné
À la sortie de mon village, dans la petite zone artisanale, une banderole barre la façade d’une entreprise pour annoncer qu’ils recherchent en permanence des fraiseurs. Alors que le chômage atteint des records jusqu’ici inégalés, il y a des spécialités toujours appréciées et qui ne connaissent pas de marasme. Je n’aurais jamais pensé que ce serait le cas pour une profession qui ne me semblait pas de nature à susciter des vocations : celle de bourreau, ou d’exécuteur des basses œuvres.
Il faut pourtant se rendre à l’évidence. Deux Français ont été formellement identifiés sur les vidéos macabres de l’assassinat d’otages de l’organisation dite état islamique. Il s’agit de jeunes gens, bien sous tous rapports jusqu’à ce que la folie intégriste les gagne et transforme leur apparence et leur mentalité pour en faire des marionnettes manipulées par une idéologie qui prône le sacrifice, mais dont les dirigeants se gardent bien de faire eux-mêmes les frais.
Le phénomène a pris de l’ampleur, comme le montre un reportage de Soir 3 où l’on peut voir des enfants d’une dizaine d’années embrigadés en Syrie pour servir d’enfants soldats comme aux plus belles heures des conflits génocidaires tels que celui du Rwanda. On ne peut pas s’empêcher de faire le parallèle avec les dérives sectaires comme on en a connu dans diverses communautés, que ce soit à Waco aux États-Unis, à Jonestown en Guyana ou dans le Vercors français avec le « suicide collectif » des adeptes de l’ordre du temple solaire.
Qu’il s’agisse d’enfants ou d’adultes vulnérables, cette utilisation cynique des individus au service d’une soi-disant cause censée transcender leurs petites existences pour un bien supérieur est parfaitement méprisable. La manipulation est tellement insidieuse que l’un des bourreaux français affirme qu’il n’a été l’objet d’aucune pression d’un quelconque gourou pour le persuader de rejoindre les rangs des fanatiques islamiques. De même, un autre Français demeuré anonyme s’adresse à des enfants venus de France participer au djihad en Syrie pour leur demander de saluer « gentiment » leurs homologues restés chez eux, dans le but évident de les inciter à les rejoindre. Une propagande d’autant plus difficile à contrecarrer qu’elle emprunte désormais des canaux tels qu’Internet ou les réseaux sociaux, qui doivent rester indépendants pour toutes sortes de bonnes raisons. Mais une propagande à combattre par tous les moyens légaux, et ils ne manquent pas.