Que d’eau
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le vendredi 3 juin 2016 10:33
- Écrit par Claude Séné
Sujet de conversation inépuisable, la météo de ce début de mois de juin a envahi l’actualité. Des précipitations intensives ont perturbé le déroulement du tournoi de tennis de Roland Garros et l’accumulation des pluies provoque des inondations catastrophiques de certains cours d’eau quand ce ne sont pas des épisodes ponctuels comme ces déluges de grêle à Saint-Nazaire par exemple. Ce qui est embêtant avec les catastrophes naturelles, c’est qu’il est difficile de trouver des responsables sur le dos de qui l’on pourrait taper pour soulager un peu sa frustration. Il y a bien quelques mauvais esprits pour rattacher ces dérèglements au réchauffement climatique, mais on sent bien que le cœur n’y est pas.
À supposer que cette thèse d’explication soit fondée, les responsabilités sont trop diluées pour en faire un bouc émissaire acceptable. On manque cruellement de coupables à désigner à la vindicte populaire, ou alors, ils sont trop nombreux et il faudrait remonter à la nuit des temps, quand Neandertal a commencé à gaspiller les ressources naturelles. Je ne serais pourtant pas surpris outre mesure que le futur candidat à la primaire de la droite et du centre cherche à accuser son rival de toujours et ennemi préféré, l’actuel président de la République, François Hollande, d’avoir provoqué cet épisode climatique du seul fait de sa présence à la tête de l’état. Ne vient-il pas de déclarer que c’était de sa faute si une polémique avait éclaté sur le racisme supposé du sélectionneur de l’équipe de France de football ?
À l’appui de sa position, je me permets de suggérer quelques pistes à Nicolas Sarkozy. En premier lieu, le lien évident de François Hollande avec la pluie, qui l’a accueilli dès son intronisation et ne l’a guère lâché depuis, jusqu’aux dernières commémorations à Verdun, où les nues ne se sont retenues que par hospitalité à l’égard de la chancelière allemande. Si cela ne suffit pas à convaincre, il pourrait être judicieux de comparer Hollande à Pierre Richard dans le film « la chèvre » dont le personnage attire inexorablement les ennuis, comme l’aimant le métal. Il faut dire que dernièrement, François Hollande n’a eu besoin de personne pour se mettre dans les embarras, en imposant une loi sur le travail quand personne ne lui demandait rien, au moment précis où la conjoncture lui offrait enfin une embellie sur le plan de l’emploi et de l’économie. À ce stade, on ne peut plus parler de malchance, mais de gaffe. On aimerait se dire qu’après la pluie viendra le beau temps, mais ce n’est pas gagné.
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