Attention à la marche
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le jeudi 7 avril 2016 10:30
- Écrit par Claude Séné
Vous trouviez le paysage politique français embrouillé ? Vous vous demandiez pourquoi un gouvernement et un président de gauche s’échinaient à proposer des mesures pour plaire au patronat et aux forces conservatrices, sans pour autant réussir à obtenir leur aval tout en désespérant Billancourt ? Ne comptez pas sur Emmanuel Macron pour éclaircir la situation. Il vient de lancer son propre mouvement politique, baptisé « En marche », dont il a annoncé la naissance à Amiens, et non à Guingamp comme auraient pu l’imaginer les amateurs de ballon rond et du club de football breton, « En avant Guingamp ».
Selon le ministre de l’Économie, ce mouvement ne sera ni de gauche ni de droite, ni même du Centre, puisqu’il se veut transpartisan. Sous couvert de modernité, c’est une vieille lune que nous ressort Emmanuel Macron pour brouiller les pistes et ratisser le plus large possible. On connait la chanson depuis le sketch de Coluche sur le colleur d’affiches facho qui n’est pas de droite, ça non, et encore moins de gauche, qui veut juste promener le doberman. On peut prédire à son initiative à peu près le même sort que celui de « Debout la France » de Nicolas Dupont Aignan, qui ressort à chaque présidentielle grappiller quelques suffrages et retombe aussitôt dans l’oubli.
À moins que l’ancien banquier de chez Rothschild ne se rêve un destin révolutionnaire à la manière de Mao-Tse-Toung dont la « Longue Marche » de plus d’un an et 12 000 km à travers tout le pays avec l’armée rouge, a précédé l’accession au pouvoir. Aura-t-il le génie du grand timonier qui a réussi à transformer une retraite forcée entrainant 90 à 100 000 morts dans ses propres troupes, en une mythique et glorieuse épopée victorieuse ? Il est permis d’en douter. Ou bien nous proposera-t-il lui aussi un « Grand bond en avant » comme Mao, au moment où le pays est au bord du gouffre ? Quelques internautes facétieux lui ont conseillé d’adopter la chanson de Goldman, « Je marche seul », comme hymne de campagne. Personnellement je pense plutôt à « Marche à l’ombre » de Renaud, dont les dernières prises de position plus qu’ambigües en faveur de Juppé ou de Fillon, avant de se rétracter, me paraissent refléter l’air du temps, la confusion ambiante dont Macron semble vouloir profiter.
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