Regrets

La fin de l’année se prête souvent à un bilan que j’aime bien faire, dans la perspective de faire ressortir les événements, les actions, les relations, les états émotionnels de la façon la plus positive possible pour avoir envie d’affronter la nouvelle année qui se profile à l’horizon : histoire de voir si ça vaut vraiment le coup de continuer (humour) et d’espérer trouver dans les jours à venir autant de motivations solides capables de faire dépasser tous les maux grands ou petits, personnels ou mondiaux importants qui ne manqueront pas de venir nous pourrir la vie.

Alors j’ai essayé de faire la comptable des regrets que je laissais derrière moi. Le plateau de la balance n’est pas si lourd que ça, il est vrai que j’arrive à une période de la vie, où les regrets les plus importants que l’on pourrait vivre sont absents. En effet, on dit statistiquement que 33 % des regrets ressentis concernent les carrières, la mienne est loin derrière, 15 % les sentiments, avec l’âge le cœur s’est calmé, 3 % sont minimes et assez vite oubliés, et les miens pour l’année 2015 en font partie.

Les regrets sont des sentiments de déception causée par le fait de ne pas avoir réalisé quelque chose, de l’avoir mal réalisé, on ressent plus de regrets pour ce que l’on a fait, « si j’avais su… » que pour ce que l’on n’a pas fait, « j’aurais dû… »

J’en ai connu de plus pesants comme tout le monde, par exemple le regret de n’avoir pas dit assez fort aux gens qu’on les aimait quand il en était encore temps, mais un travail personnel permet d’éviter d’en arriver à la culpabilité et de reprendre le contact avec le présent pour regarder devant. À ce niveau-là le regret parle toujours d’un manque, et on peut toujours le combler par les souvenirs qui les apaisent et par la pensée de la chance que l’on a eue, plutôt que par tout ce qui n’a pas été. Positiver les choix pour faire du temps qui reste un meilleur usage.

Il est très difficile de chanter comme Édith Piaf : « non, rien de rien, non je ne regrette rien… » Car en fait ne rien regretter du tout dans sa vie est impossible, et beaucoup de psychologues vont jusqu’à dire que ce n’est pas souhaitable, car les regrets peuvent nous enrichir, en ce sens qu’ils peuvent être l’occasion de prendre conscience des autres options qui existaient, donc à l’avenir d’agir mieux en menant une réflexion sur nos décisions passées.

Considérant que les regrets c’est du temps perdu, car il est impossible de revenir sur ce qui a été, on peut juste essayer de faire mieux, je fais mon petit ménage sur ce qui pourrait à la longue devenir nostalgie, je les dépasse, et je tourne la page, en route vers d’autres regrets inévitables que j’espère pas plus encombrants que ceux que je viens d’effacer, et que je balaierai à leur tour quand le temps sera venu.

En tout cas, je ne regrette pas de vous avoir rencontrés tous les dimanches, et je vous souhaite à tous une très très bonne année à venir.

L’invitée du dimanche