Atterrés

Je n’ai pas trouvé d’autre mot pour définir l’état d’esprit dans lequel nous avons été placés en apprenant le carnage des attentats de l’Est parisien qui ont fait plusieurs centaines de victimes hier au soir. Le terme de guerre, souvent galvaudé, a pris tout son sens. Les terroristes qui ont frappé la France ont employé les mêmes méthodes qu’en Syrie ou en Irak. Cette fois ils l’ont fait à notre porte, en employant explosifs et armes de guerre. Surtout, contrairement aux attentats de janvier, où les victimes étaient ciblées du fait de leur religion à l’hyper casher ou de leurs opinions à Charlie hebdo, le massacre a été complètement aveugle, visant seulement à causer le plus grand nombre possible de victimes.

Pendant que ces évènements tragiques se produisaient, un match amical de football se déroulait au stade de France, une des cibles des terroristes. Trois kamikazes se sont fait exploser sur le parvis, escomptant peut-être provoquer une panique qui aurait causé encore plus de victimes, comme on a pu le voir au stade du Heysel, en 1985. Les responsables ont pris la décision de laisser la rencontre se dérouler jusqu’à son terme et d’organiser la sortie des spectateurs pour éviter tout mouvement de foule qui aurait pu dégénérer, et ils ont eu raison. Je n’en dirai pas autant des dirigeants de TF1 qui retransmettait ce France-Allemagne à la télévision. Pas un mot des explosions perçues par les journalistes environ un quart d’heure après le début de la rencontre. Black-out sur l’exfiltration de François Hollande, qui assistait au match, et pas le quart d’une image de sa sortie pour se rendre à un PC de crise.

Il aurait été facile de faire défiler un déroulant en bas de l’écran pour informer les spectateurs des terribles évènements qui se déroulaient à ce moment. TF1 aurait également pu faire un flash spécial pendant la mi-temps. Mais tout ceci aurait été au détriment de la principale raison d’exister de la chaîne commerciale : les précieux spots publicitaires, dont la valeur est proportionnelle à l’audience et qui ont fini par devenir le but et non le moyen de financer les programmes. L’information aurait eu pour effet immédiat de faire déserter les téléspectateurs vers des concurrents traitant du sujet. À la 87e minute, les commentateurs du match se sont contentés du service minimum pour annoncer qu’il n’y aurait pas d’interviews des joueurs. Business must go on.

Commentaires  

#2 louisette Guibert 14-11-2015 17:21
Profite en pour parler de l'attentat islamiste à Ankara le 10 octobre, 102 morts,500 blessés, de celui de Beyrouth, ce jeudi 12, 43 morts,239 blessés...et à l'heure de la mondialisation, arrêtons d'exacerber notre nationalisme..il s'agit pour les fascistes islamistes d'éradiquer les libertés fondamentales des êtres humains sur la terre entière!
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#1 jacotte86 14-11-2015 11:06
je me suis permis de faire mon billet de demain sur le même sujet tellement incontournable ,ma sensibilité n'y a pas pris le même angle.
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