
Coquille vide
- Détails
- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le mardi 30 septembre 2025 11:05
- Écrit par Claude Séné

Si l’on en croit Donald Trump, nous serions à la veille d’un jour historique dont le monde se souviendra comme celui qui aura consacré le triomphe de sa politique dans le conflit israélo-palestinien. Les services de l’administration américaine ont tourné à plein régime ces derniers temps pour élaborer en une vingtaine de points un plan de paix présentable, nécessitant une bonne volonté des belligérants pour leur mise en œuvre sur le terrain, à commencer par une trêve effective passant par la libération des derniers otages en échange de celle de prisonniers palestiniens. Un processus déjà entamé précédemment et rompu avant son terme. Cette fois, Donald Trump a imposé sa démarche à Netanyahou, qui l’a acceptée formellement, persuadé que le Hamas refusera l’accord.
Sur le papier, le président américain a l’air d’imposer sa paix, alors qu’une foule de prétextes permettent aux belligérants de poursuivre des hostilités qui les autorisent à se maintenir au pouvoir dans leurs camps respectifs. Pire, Donald Trump a accepté de laisser les faucons de l’extrême droite israélienne, hostiles à la paix, imposer leur solution, qui consiste à « terminer le travail », comprenez éradiquer non seulement les combattants du Hamas, mais aussi les populations civiles prises entre deux feux et menacées de famine et de génocide. À moins que le Hamas n’accepte la totalité des exigences israéliennes, dont la reddition pure et simple de ses combattants qui seraient désarmés tandis que la Bande de Gaza et la Cisjordanie seraient totalement démilitarisées. En échange de quoi, Israël renoncerait pour le moment à l’annexion pure et simple du territoire occupé et toutes ses colonies de peuplement installées sans droits ni titres au nom de la religion et d’une supposée volonté divine.
Ce ne serait donc que très progressivement que l’armée israélienne se retirerait de cette zone qui serait placée sous le protectorat du Président des États-Unis, qui songe à embaucher l’ancien Premier ministre Tony Blair pour administrer ce territoire, encore loin d’être reconnu comme état indépendant, condition nécessaire sinon suffisante à une paix réelle dans cette région. Il faudrait un concours de circonstances extraordinaire pour que ce processus de paix, qui a le mérite d’exister, n’explose pas en vol à la première anicroche, au premier coup de canif dans un contrat avalisé par ses signataires avec des montagnes d’arrière-pensées de part et d’autre. Il n’aurait de réelle chance de succès que s’il était porté par une personnalité incontestable, dont la voix serait reconnue à la fois par les adversaires et l’opinion internationale, dont les intérêts personnels ne prendraient pas le pas sur les enjeux et les intérêts collectifs. Tout le contraire de Donald Trump, qui ne cherche que la gloriole à titre personnel, et l’accroissement de sa fortune dont il a fait l’étalon de sa réussite. Le voudrait-il que le temps lui manquerait pour mener à bien ce programme ambitieux, se réduisant finalement à une coquille vide.