Adolescence

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Catégorie : Diabloguiste
Publié le dimanche 28 septembre 2025 10:16
Écrit par L'invitée du dimanche

Dans le déroulement d’une vie, quatre étapes essentielles, l’enfance, l’adolescence, la maturité, la vieillesse. Chacune est caractérisée par un certain état d’évolution plus ou moins reconnue et intégrée à une conscience collective selon les cultures.

L’adolescence, considérée comme une crise, est une phase du développement humain, physique et mental qui s’étend de la puberté de 10 à 12 ans, à l’âge adulte de 18 à 25 ans.

Elle est marquée par des changements biologiques hormonaux de la puberté, changement des organes sexuels, de la taille, du poids et par la croissance et la maturation du cerveau dans les aires responsables du contrôle de soi, du jugement, des émotions, donc marquée par de l’imprudence, des mauvaises décisions, des explosions émotionnelles. C’est un long processus de transition qui doit aboutir à la constitution d’un individu adulte autonome.

C’est une période de vulnérabilité, la découverte de la sexualité, l’autonomisation, la séparation avec la famille (pour qui il devient « un étranger »), les transgressions, la socialisation, la gestion des limites, la recherche d’affiliation, autant de challenges à affronter…

Si tous les facteurs nécessaires au processus ne sont pas réunis, un deuil, une absence, un traumatisme, la précarité, la migration viennent bousculer le cheminement, l’adolescence peut générer une vraie souffrance exprimée par des symptômes propres à cet âge.

Par exemple une difficulté à trouver les mots pour exprimer un ressenti, un corps qui sert de médiateur avec des douleurs, des passages à l’acte transgressif, une agression sur soi-même (scarifications) anorexie, boulimie, autant d’épisodes menant à un état dépressif.

C’est à l’adolescence qu’émergent les grandes pathologies psychiques, troubles schizophréniques (vers 18 ans) bipolaires, épisodes maniaques.

Ces troubles du comportement peuvent mener au suicide, deuxième cause de mortalité en France des 15 -25 ans (un adolescent sur 10 fait une tentative)

C’est une étape sensible du développement de la personnalité de l’adolescent dont les enjeux peuvent être déterminants pour l’avenir, mais cette vulnérabilité est aussi sa chance, il le contraint aux changements, à s’ouvrir à l’influence des autres, à rompre l’enfermement familial, avec ses risques et ses avantages.

Tout ce que l’on vit à cet âge-là n’est pas neutre, les rencontres, les expériences amoureuses sur un mode ou sur un autre, ne sont pas indifférentes pour l’avenir !

La société actuelle favorise la liberté individuelle, avec moins d’interdits, elle sollicite les capacités de l’adolescent souvent avec des exigences accrues de réussite, faisant ressortir pour lui ses besoins d’indépendance et pouvant mener à des conduites addictives, cannabis, alcool, drogue de synthèse, jeux vidéo, moyens d’expression privilégiée de ses difficultés. C’est la période où il peut s’engager de façon pleine et entière dans des mouvements, extrémistes ou non, ou adhérer à des gangs avec lesquels il risque sa vie (à Marseille sur 47 victimes de guerre des gangs 7 mineurs sont morts, 18 ont été blessés).

La crise d’adolescence peut être étouffée, se passer sans révolte, on l’appelle alors « l’adolescence blanche », elle se traduira à l’âge adulte par des phénomènes de décompensation, de dépression plus ou moins grave, après avoir eu « la bonne élève attitude » l’adulte se trouve fort dépourvu quand vient la bise du changement !

Il faut se réjouir d’avoir vécu une adolescence mouvementée, car chaque étape de la vie nécessite une élaboration psychique, quand on ne la fait pas, l’étape suivante peut-être plus douloureuse.

L’invitée du dimanche