Journée sans
- Détails
- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le mardi 29 septembre 2015 09:34
- Écrit par Claude Séné
Vous savez ce que c’est, il y a des jours avec, et d’autres non. Vous n’avez peut-être pas connu, pas plus que moi, les privations de la guerre, mais vous avez en tête que le jour sans pain est le plus long de l’année, si l’on excepte la journée de la marmotte que le héros du film « un jour sans fin » revit tous les matins. Alors des jours sans, ce n’est pas ce qui manque : la journée sans tabac, la journée sans télé, ou même sans écran, et depuis quelques années, la journée sans voiture, dans certaines villes de France.
Comme il n’est bon bec que de Paris, c’est la journée sans bagnole de la capitale qui a focalisé toutes les attentions. Alors les critiques n’ont pas manqué. Tout d’abord, seuls les « beaux arrondissements » étaient concernés. Certains diront même, les « bobos quartiers ». Ensuite, les taxis et les bus étaient autorisés à circuler, ainsi que les véhicules prioritaires et les véhicules de livraison ou de déménagement, au grand dam de tous les intégristes anti-voitures qui considèrent qu’il s’agit de demi-mesures. En un sens, ils ont raison, puisque la « journée » ne durait que 8 heures et que la circulation n’a baissé que de 42 % au centre et de 25 % sur l’ensemble de la capitale. Si le but était de faire baisser la pollution globale, le résultat est évidemment infime à l’échelle annuelle. S’il s’agit de sensibiliser, il faudrait que les conditions en soient remplies, notamment en accordant une gratuité temporaire des transports en commun pendant l’opération.
Il faut bien reconnaitre que, pour sympathique qu’elle soit, cette initiative fleure bon l’opération de com » et qu’elle ne saurait se substituer à un programme concerté de réduction progressive du trafic dans les centres-villes, pour que l’air y soit plus respirable d’un bout à l’autre de l’année. Déjà que le calendrier n’est pas suffisamment étoffé pour accueillir toutes les journées nationales en faveur de telles ou telles causes toutes plus respectables les unes que les autres, on n’a pas vraiment besoin d’y rajouter les journées contre. Ou alors il faudrait songer à créer la journée « sans rien de spécial », histoire de souffler un peu au moins une fois par an.