Le bureau des réclamations SVP
- Détails
- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le lundi 30 décembre 2024 10:55
- Écrit par Claude Séné
L’armée israélienne a lancé un raid sur le dernier hôpital encore en service dans le nord de la bande de Gaza, elle en a arrêté le directeur et fait évacuer personnel et patients, le rendant ainsi de fait inutilisable. Pour justifier cette attaque, Tsahal met en avant la présence de combattants du Hamas à l’intérieur de la structure hospitalière, qui se servirait des malades ou des blessés ainsi que des soignants pour se mettre à l’abri et attaquer les forces israéliennes. Le résultat le plus clair de cet épisode, c’est naturellement d’aggraver la situation sanitaire déjà préoccupante depuis le début des hostilités.
Emmanuel Macron a pris l’initiative de « réclamer » l’envoi d’une aide humanitaire massive à Gaza, ce dont on ne peut que le louer, et ce, de façon urgente pour faire face à une situation catastrophique et à des « pertes humaines intolérables ». Le président français s’est aussi entretenu avec ses homologues égyptiens et jordaniens, pour appeler à un cessez-le-feu immédiat et durable afin d’engager des négociations sur la libération des otages. La France se dit disponible pour acheminer l’aide humanitaire sur place, en coopérant avec la Jordanie, si nécessaire. Une stratégie et un discours très constructifs, avec une action volontariste qui contraste énormément avec la lenteur des opérations d’aide et de secours engagées à Mayotte, qui est pourtant un département français à part entière. Si le gros porteur qui a acheminé les cinq ministres français dépêchés bien tardivement sur l’archipel frappé par le cyclone Chido contenait bien plusieurs tonnes de ravitaillement, il s’est posé dans l’indifférence générale, tant la population est résignée et n’attend plus grand-chose de la venue du Premier ministre et de ses acolytes.
Vous allez me dire que les situations sont très différentes entre une guerre devenue officielle entre Palestiniens et Israéliens depuis l’attaque du 4 octobre 2023 et un état de catastrophe naturelle qui s’est greffée sur un fond de crise et de misère endémique contre laquelle la France n’a pas assez lutté et investi sur l’avenir. Bien que de natures différentes, les deux situations ont un point commun, l’implication de populations victimes, qui n’ont rien demandé et subissent les conséquences d’un état de fait qui les dépasse. Quand Israël frappe aveuglément des secteurs résidentiels ou ajoute du chaos au chaos en fermant un hôpital, il devrait être contraint à prendre en charge les populations ainsi martyrisées, ou, au minimum, de laisser les états volontaires porter le secours indispensable à leur survie. L’attitude exemplaire de la France dans ce conflit lui fait cruellement défaut quand il s’agit d’aider nos concitoyens, ne serait-ce qu’à subsister et s’abriter sous un toit. Que ferons-nous de tous ces réfugiés climatiques si, comme certains le demandent, on leur interdit de reconstituer leurs abris de fortune ?