Vendredi 13, jour de chance ?

Je ne suis pas superstitieux, ça porte malheur ! Comment ne pas se poser la question de savoir si la nomination de François Bayrou au poste de Premier ministre, qu’il convoitait depuis qu’il a mis le pied à l’étrier de son poulain en 2017, est placée sous un bon ou un mauvais augure ? Les avis sur le caractère de porte-bonheur du chiffre 13 quand il tombe un vendredi sont partagés. Certains y voient au contraire un jour de malchance, qui serait dû à une origine possible de la superstition dans le fait que Jésus Christ a été crucifié un vendredi et que la Cène, son dernier repas, a eu lieu avec ses 12 apôtres, réunissant ainsi 13 convives.

Pour ma part, je doute que le futur gouvernement que va devoir constituer François Bayrou ne soit composé que de 12 ministres, malgré les promesses toujours réitérées, mais jamais appliquées, de composer une équipe resserrée supposée plus efficace. Ce qui semble acquis, c’est que le nouveau Premier ministre aura besoin d’une certaine habileté pour tenter de contenter tout le monde et son père, ou obtenir au moins l’abstention de certains de ses opposants, y compris dans son propre camp, mais qu’un brin de chance ne serait pas superflu pour espérer déjà passer les fêtes. Je ne saurais trop lui conseiller de se munir à tout hasard des emblèmes porte-bonheur tels qu’un trèfle à quatre feuilles pour se concilier les bonnes grâces des écologistes, ou d’un fer à cheval pour calmer la grogne des agriculteurs. À l’inverse, il devra évidemment se garder de croiser un chat noir en passant sous une échelle à la sortie de Matignon. Tous les grigris seront évidemment les bienvenus pour conjurer le sort, et le plus tôt sera le mieux, puisque l’agence de notation Moody’s n’a pas attendu pour dégrader la note de la France au cours de la nuit qui a suivi la nomination de François Bayrou.

L’histoire de cette désignation qui s’est fait attendre est d’ailleurs originale et intéressante. On ne connait pas l’origine des fuites qui ont filtré sur le contenu des discussions entre le Président et le futur Premier ministre, mais il n’y a eu que deux personnes à y participer, et c’est donc forcément l’un des protagonistes qui a révélé en partie leur échange, qui ne semble pas avoir été démenti. Paradoxalement, il semble que François Bayrou ait tordu le bras d’Emmanuel Macron pour qu’il tienne une forme de promesse alors qu’il semblait vouloir finalement l’écarter après lui avoir fait miroiter le poste pour la énième fois. Il l’aurait menacé de passer dans l’opposition avec armes et bagages, sous forme du groupe de 36 députés, rangés sous sa bannière. Le premier round a donc été remporté par François Bayrou, une situation inédite pour Emmanuel Macron qui doit en être ulcéré, comme en témoigne le style très sec du communiqué annonçant la nomination du Premier ministre.

Commentaires  

#1 jacotte 86 14-12-2024 12:23
ça leur promet à tous les deux des beaux jours.. peut on envisager une chronique d'une démission annoncée?
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