Catherine de Médicis

À partir de la Renaissance, les femmes ont dû lutter pour faire valoir leurs droits au pouvoir, frappées par la loi salique qui stipule qu’elles ne peuvent ni hériter ni rien transmettre à leur héritier. Catherine de Médicis, pourtant, a su marquer l’histoire, jusqu’à être considérée un temps comme la femme la plus puissante de France, voire d’Europe !

Née en 1519 à Florence, protégée par les papes Léon X et Clément VII, elle est élevée au Vatican, où elle reçoit une éducation raffinée. Elle représente un parti utile à François Ier qui la marie en 1533 au frère du dauphin, Henri, non destiné à régner.

Elle lui donnera cinq enfants, François II, Charles IX, Henri III, Élisabeth, Marguerite.

À la mort de François Ier en 1547, le dauphin étant décédé en 1536, Henri II devient roi, et Catherine est sacrée reine de France. Elle fait sa place à la cour, elle y installe de nombreux Italiens, elle incite Henri II (son grand amour qu’elle devra partager avec Diane de Poitiers) à leur confier des responsabilités administratives et militaires.

Suite à la mort d’Henri II, en 1559, François II, leur fils, devient roi de France, il régnera un an, en 1560, son frère Charles IX lui succède, il a 10 ans.

Catherine devient reine mère et régente jusqu’à sa majorité. Elle gouverne la France jusqu’en 1563 dans une période historique troublée, ce sont les guerres de religion, entre catholiques et protestants. Catherine n’a de cesse de mettre en place une politique de conciliation avec les protestants qu’Henri II avait réprimés sévèrement. Elle multiplie les tractations, elle essaie en vain en 1562 d’autoriser la liberté de conscience et de culte pour les protestants par l’édit de janvier, elle doit donc se résigner à la guerre. En 1563, elle accorde, par la paix d’Amboise, une certaine liberté de culte, le roi Charles IX, majeur, lui fait abandonner la régence, mais il la confirme dans ses pouvoirs.

Après quatre années de paix, en 1567 le conflit reprend, les deux armées sont à bout de force, elle pousse les protestants à accepter en 1570 la paix de Saint-Germain-en-Laye qui leur donne une liberté de culte limitée. Pour concrétiser une paix durable, elle met en place le mariage de Marguerite, sa fille, avec le protestant Bourbon, Henri de Navarre. Mais après un attentat manqué contre Coligny, conseiller de Charles IX, Catherine convainc le roi de tuer les chefs huguenots présents à Paris pour le mariage. Dans la nuit du 23 au 24 août 1572, ce sera le massacre de la Saint-Barthélemy qui s’étend en province et à tous les protestants ! Catherine devient impopulaire, elle rompt avec sa politique de concorde, et portera pour l’histoire la responsabilité de cette nuit tragique.

 À la mort de Charles IX en 1574, son frère Henri III lui succède, il décide de gouverner par lui-même, Catherine ne peut agir qu’avec son consentement, elle négocie, et fait tout pour la concorde.

Elle a poursuivi la politique culturelle de François Ier, grande mécène, elle protège les artistes, musiciens, écrivains, poètes comme Montaigne, Ronsard… elle fait agrandir Chenonceaux, construire le palais des Tuileries…

Elle meurt en 1589, est enterrée à Blois, en 1793, les révolutionnaires profanent son tombeau et celui d’Henri III, à la restauration en 1817, les corps retrouvés seront transportés à la basilique Saint-Denis.

L’invitée du dimanche