Le revers de la médaille
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le jeudi 8 août 2024 09:26
- Écrit par Claude Séné
C’est une gymnaste franco-algérienne qui a décroché la médaille d’or dans l’épreuve de barres asymétriques à l’âge de 17 ans seulement, faisant preuve d’une maturité et d’une qualité technique impressionnantes. Cette médaille a été acquise pour le compte de l’Algérie, mais on apprend que l’athlète en question, Kaylia Nemour, née en France de père algérien et de mère française, a toujours vécu en Indre-et-Loire, qu’elle faisait partie du club d’Avoine-Beaumont dont sa mère est la présidente, et qu’elle aurait dû concourir pour la France sans un imbroglio et un conflit stupide avec la fédération française de gymnastique qui l’a amenée à se rattacher à la fédération sportive de l’Algérie, dont elle possède évidemment la nationalité, à égalité avec la nationalité française.
Ce sont d’ailleurs les deux entraîneurs qui la suivaient en club qui ont continué à la préparer pour les Jeux, avec le succès que l’on connait. Tout a commencé avec une affection de ses deux genoux, atteints par une maladie des cartilages de croissance, qui l’a conduite à devoir être opérée il y a deux ans. Quelques mois plus tard, le chirurgien l’autorisait à reprendre progressivement l’entraînement, mais le médecin de la FFG s’y opposait, craignant des complications. Une situation conflictuelle qui en cachait une autre. La FFG exigeait de ses athlètes de l’équipe de France qu’ils se rassemblent et s’entraînent dans un même lieu, afin de créer une cohésion de groupe. Or, c’est le cas de le dire, Kaylia voulait à tout prix participer aux jeux de Paris, où elle rêvait d’une médaille, qu’elle finira par décrocher, mais pas avec la sélection française. Elle ne voulait pas attendre la consolidation de ses genoux pour se préparer, et elle tenait à continuer à travailler avec ses deux coaches pour progresser. Les faits lui ont donné raison.
Et la FFG, que l’on veut croire animée des meilleures intentions, a fait les frais d’un autoritarisme malheureusement fréquent dans les fédérations sportives, qui portent à leur tête des personnes qui se révèlent parfois plus intéressées par les salaires et le prestige qu’ils peuvent en escompter que par un véritable projet sportif. Un exemple nous en a été délivré encore récemment avec le parcours de la ministre démissionnaire des sports, Amélie Oudéa-Castéra, très bien payée quand elle travaillait pour la fédération de tennis et qui a démontré qu’elle avait atteint sa limite d’incompétence dans tout ce qu’elle entreprenait. C’est d’ailleurs elle qui a autorisé le transfert de Kaylia à l’équipe d’Algérie alors que le délai réglementaire n’était pas totalement écoulé. Le résultat sportif est malheureusement négatif pour les gymnastes de l’équipe de France, qui ne ramèneront rien de ces Jeux. Seule Kaylia s’en sort avec les honneurs, et tant mieux pour elle et pour la pratique de la gymnastique artistique en Algérie, qui bénéficiera de ce coup de projecteur.